Je ne doute pas un instant des bonnes intentions d'Antoine Santana concernant « Un moment de bonheur ». S'opposer à l'ordre établi, amener un vent de liberté dans un cinéma français souvent timoré : aucun problème. Encore faudrait écrire un scénario et des personnages à la hauteur, ce qui n'est pas le cas. Isild Le Besco a de la présence et un physique assez fascinant, elle ne peut compenser la lourdeur de son héroïne, qui m'a en définitive beaucoup plus agacé qu'ému. Idem pour Malik Zidi, sauf que ce dernier livre en plus une prestation sans grand intérêt, d'où ratage. En définitive, je trouve moi aussi que Betty et Philippe étaient faits pour se rencontrer, mais justement parce qu'ils sont aussi médiocres l'un que l'autre, se permettant de donner des leçons à tout le monde alors qu'ils n'ont rien fait dans leur vie. N'allez surtout pas croire pour autant que je suis un vieux réac, bien au contraire ! C'est simplement que lorsque je vois deux héros aussi ratés, je ne peux pas être intéressé tant ils représentent ce que je déteste : l'inculture, l'irresponsabilité... Heureusement, Santana a au moins le mérite de faire court, et si les seconds rôles sont également bien chargés, reconnaissons en revanche que le montage a de belles qualités, offrant au récit une construction originale permettant à l'œuvre de garder un minimum d'intérêt et de suspense... On a ainsi vu bien pire dans le cinéma « d'auteur » français, mais voilà « Un moment de bonheur » qui nous aura procuré en définitive peu de plaisir...