J’ai profité de la fête du cinéma pour aller voir Un moment d’égarement. Vous vous doutez que j’y suis allée uniquement pour admirer le jeu de Vincent Cassel et ses autres atouts.
La bande-annonce donnait envie et le scénario a le mérite de nous offrir une bouffée d’air frais et de légèreté pour commencer l’été.
Réalisé par Jean-François Richet et scénarisé par Lisa Azuelos (LOL), Un moment d’égarement a été réalisé pour donner un coup de jeune à la première version du film en 1977, réalisé par Claude Berri.
Même histoire et mêmes personnages, le film se veut moins provoquant de nos jours, mais tout aussi salace. Deux amis vont en vacances dans une vieille maison en Corse, avec leurs deux filles de 17 ans. Laurent, joué par Cassel, se laisse aller à la sensualité et fricote avec Louna, la fille de son ami, pour le meilleur et pour le pire.
Dès les premières secondes, on reconnait la pâte de Lisa Azuelos puisque le film débute avec un générique à la LOL, avec une musique bien franchouillarde (la mer de Charles Trenet), et une typographie girly pour énoncer le nom des acteurs.
Puis soudain, on passe à de la musique classique et dramatique avec des plans vus de haut de la Corse et ses forêts magnifiques. Curieux. Puis on repasse à de la musique techno et du Rihanna à fond la caisse pour illustrer l’état d’esprit des deux jeunes filles. Le bande son est confuse et décalée.
Et là, malheur, les deux filles commencent à jouer. L’accent et le vocabulaire adolescent est sur-joué. « Nan mais trop genre quoi, c’est trop badant, nan mais j’te jure on fout quoi ici, y’a mêême pas de réseau quwaaa. » Voix nasillarde de gamines immatures. J’ai une sœur qui entre au lycée et ça ne fait pas si longtemps que je sors de l’adolescence, mais je n’ai jamais entendu des filles parler comme ça !
Le personnage de Vincent Cassel le dit lui-même : « Arrêtez d’être des putain de stéréotypes de votre générations ». Alors le film se déroule avec les yeux aux ciels, les soupirs, les « trop badant quwa », et Rihanna en bande son. Youpi. On dirait un téléfilm qui passe sur France3 un lundi après-midi.
Si Alice Isaaz s’en sort beaucoup mieux (La Crème de la Crème), Lola le Lann est vraiment celle qui plombe le film. Actrice inédite avec aucune expérience dans le cinéma, elle a débarqué dans ce film alors qu’elle passait son bac cette année. Je dis « bravo », mais son jeu est exaspérant. Sa voix est fluette et elle a l’air demeuré.
Heureusement que Vincent Cassel et François Cluzet sont là pour illuminer le film. Duo intéressant et drôle, les deux amis rient, s’engueulent, se comparent, se jugent et s’épient. Deux papas sexys et attendrissants, maladroits et sensibles. Cluzet est hystérique, comme dans le film Les petits mouchoirs, aigri et pointilleux. Il prend soin de ses fusils, son jardin et sa fille. Seuls ces deux-là nous font rire.
Globalement, le film est assez fluide, l’histoire se déroule rapidement, avec des scènes de fêtes, des baignades, des petits-déjeuners sur la terrasse. Il fait beau, ça donne envie de vacances... Mais si vous ne voyez pas ce film, vous ne ratez pas grand-chose.
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