Hippo est ce qu'on appelle un parasite ; vivant aux crochets des autres, flânant de droite à gauche et qui vit de menus larcins, dont du trafic de shit. Il va cependant rencontrer Nathalie, une étudiante qui va peu à peu le changer, mais on ne perd pas ses mauvaises habitudes, surtout avec un entourage aussi toxique...

Premier film d'Eric Rochant, c'est ce qu'on appelle un film générationnel, un de ceux qui revient très bien sur une époque, en l'occurrence la fin des années 1980, à peu près en même temps que Le péril jeune ou Les nuits fauves. Mais le plus fou est que cette histoire tiendrait parfaitement à notre époque, au climat économique incertain et à la jeunesse qui se cherche également.

C'est aussi le premier rôle au cinéma d'Yvan Attal, formidable dans le pote d'Hippo, qui est lui une vraie sangsue, qui dort là où il peut, jusqu'au salon de ses amis ! L'amour d'Hippo, Nathalie, celle qui va tenter de le changer est jouée par Mireille Perrier, très juste car elle représente une forme de douceur dans une histoire au fond assez déprimante.
A son contact, Hippo va commencer un peu à se civiliser, mais il est toujours rattrapé par son frère, qui deale du shit, par ses amis, par ses ex, par ses parents, et par la police qui l'arrête systématiquement car il a une voiture suspecte, dont on apprendra qu'elle est en fait volée et qu'on ne peut en rentrer et sortir que par l'arrière !
Quelque part, c'est aussi une question de malchance que vit ce type, car il a pleinement conscience de sa condition, mais la réalité va à chaque fois le rattraper jusqu'au final où il restera cloué au sol alors qu'un autre destin lui tendait enfin les bras.

Pour son premier film, Eric Rochant a déjà une grande maitrise de la mise en scène, avec un plan rentré dans la légende du cinéma français ; lors de leur première rencontre, Hippo raconte qu'il peut éteindre la Tour Eiffel d'un claquement de doigts, ce qui fait rire Nathalie. Il fait le geste, et hope, la Tour s'éteint ! Et il y a ce moment presque magique où l'on peut voir Nathalie tomber amoureuse, subjuguée par le romantisme du moment.
Le réalisateur montre un Paris peu glamour, à la fois sombre et filmé au petit jour, avec une lumière très diffuse.

Un monde sans pitié m'a beaucoup touché, porté par l'interprétation exceptionnelle de ses acteurs (Hippolyte Girardot qui n'a pas eu la carrière que ce rôle-là le présageait), par son ambiance presque désenchantée sur la fin des années 1980, et par la qualité de son scénario.
Boubakar
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le 7 déc. 2014

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Boubakar

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