La violence des démunis
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le 10 déc. 2016
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Procès à charge contre la corruption docteurs - assurance - patrons, à partir d'un film que l'on aurait envie de voir comme un fait divers tellement il sonne vrai. L'histoire est tirée d'un roman écrit par la scénariste Laura Santullo.
Rodrigo Pia, dans son dernier film emmène très loin d'un drame douloureux de vie de couple frappé par la maladie, montre une femme révoltée qui lutte contre la corruption des soins, Sonia (interprétée avec grande maitrise par Jana Raluy) qui ne se lamentera pas longtemps sur la maladie de son conjoint.
Le rythme prends très vite dès les premières scènes extérieures, une allure de thriller haletant. L'incursion dans le bâtiment administratif de la grande assurance maladie est excellemment bien vue, univers de vitre gris métallisé, où les opératrices, les écouteurs aux oreilles, le café chaud dans une main, prennent les doléances derrière un guichet protecteur. Oeuvrent dans une machine froide et kafkaïenne qui généralise un système de non assistance à personne pourtant assurée où tout se paye, se facture, se négocie à l'arrache et au téléphone portable. On est au coeur du Mexique néo-libéral à l'égal de tous les autres pays d'ailleurs. Tout accord de traitement médical dépend du bon vouloir du docteur, dont les refus lui rapportent des primes, et donc une belle villa, une belle bagnole, l'accès à des saunas de riches...
Ce film est d'autant plus impliquant que l'engrenage dans la violence, si elle prends une tournure criminelle, reste portée par la simple volonté d'obtention du droit au soin. En ce sens, ce n'est pas un thriller sec, mais qui prends aux tripes longtemps après... ce d'autant que l'épilogue ne s'étends pas outre mesure, gommant un verdict que l'on redoute...
Cette machinerie cynique puissamment huilée possède en elle une monstruosité glaçante qui explique le choix du titre.
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Créée
le 3 avr. 2016
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