“Un plan simplet”

Pour éviter un ours sur la route, Michel entraîne dans la mort un couple de trafiquants. Dans le coffre de leur voiture, il trouve un sac contenant 2 millions d’euros. De quoi éponger ses dettes, voire sauver son mariage.

« J’ai tué deux étrangers », confesse en plein repas le modeste « sapinier ». Stoïque, son épouse Cathy ne s’en émeut guère. Dans le Jura français, le père Noël est une ordure et en cette période de fêtes, les corps morts se ramassent à la pelle sans que cela ne gêne les consciences.

Une région forestière, du sang sur la neige, un gros magot, de petites gens et des policiers dépassés, l’humoriste réalisateur ne s’inspirerait-il pas de Fargo des Coen ou du Plan simple de Sam Raimi ? Hélas, sans le génie des frères américains quant à la mise en scène et à l’écriture. Sans véritable rythme, ses séquences se rallongent pour tenter de saisir le gag. Mais ses personnages manquent de rigueur. Quelle idée pour une lectrice de romans policiers de remettre les corps sur la scène de l’accident après les avoir enlevés ?! Le duo de bras cassés s’enferme dans une bêtise de plus en plus crasse. Sans grand mal puisque l’amoralité semble monnaie courante dans le coin. La comédie noire se veut drôle et méchante, avec une once brute de romantisme, mais le résultat n’a rien de splendide. Seuls Benoît Poelvoorde et Laure Calamy parviennent à amener un peu de jeu dans l’absurde devant un Franck Dubosc effacé qui préfère les regarder jouer.

(5/10)

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