Bon, c'est mieux que ce que je craignais.


C'est pas extra non plus, hein ! Mais disons que j'ai ri à quelques gags. Ce sont les gags qui sauvent le film en fait. Y en a des mauvais pas parce qu'ils sont lourds, mais juste à peine creusés et qu'on oublie très vite sitôt entendus. Le scénario est très mauvais, il y a plein de lacunes : la relation père fils, on la découvre tardivement et elle est à peine exploitée, forcément, elle est même mal exploitée car sur la fin on s'émeut plus de la relation que le père a avec l'handicapé que les réconciliations filiales. Il y a trop de personnages et finalement assez peu d'interactions entre eux ; on voit donc un peu comment sont les handicapés avec les gens qu'ils croisent 2 minutes, mais les vrais rapports humains sont assez peu développés et en plus ça se fait au travers d'une double romance bidon. La double romance est bidon parce que trop facile du côté des handicapés et tirée de nulle part pour les valides (en gros le perso principal voit la nana et il est amoureux, hop, heureusement l'auteur ne développe pas trop cet aspect mais ça reste une perte de temps quand il y a déjà d'autres thèmes qui sont peut-être plus intéressants (comme celle du père). Les autres personnages parlent assez peu aussi, puis si on rit avec les handicapés (je déteste cette nuance, pour moi on peut se foutre de la gueule des gens peu importe qui ils sont, suffit juste de taper aussi fort sur les handicapés que les valides).


Petit aparté : j'oppose valide à handicapé parce que je ne sais pas trop quel autre mot choisir, j'ai entendu ça lors des paralympiques, je n'apprécie pas trop ces termes car être handicapé ne signifient pas forcément qu'on soit invalide, mais bon, je n'ai pas trouvé d'autre terme et non handicapé c'était un peu long à mettre.


La fin, c'est du grand n'importe quoi, l'arrestation, le discours, le happy ending... on se doutait bien que ça finirait bien mais bon, là c'est quand même très mal orchestré. De toutes façons c'est déjà pas très crédible la façon dont les deux brigands parviennent à s'incruster, même si le gag en soi est marrant (en plus c'est marrant, j'ai failli acheter un chapeau comme ça pour aller à la mer, conscient que j'aurais l'air con, mais ma compagne a mis son droit de vétérinaire). L'évolution des personnages est très mal écrite : entre le père qui s'attache on ne sait pourquoi et come ça d'un coup en plus, le fils qui tombe amoureux, les handicapés qui démasquent les méchants, menacent le héros mais qu'on n'en parle plus trop. Pourtant y avait un super gag à faire : tous les handicapés qui comprennent et qui décident d'exploiter le héros, mais alors aller loin, et puis en plus j'imagine bien l'éducatrice dont il est amoureux qui lui dit: ben alors sylvain t'es pas obligé de faire ça et ça et ça, repose toi ! et lui qui insiste pour rendre tous ces services !


La mise en scène est un peu maladroite par moment, assez typique des comédies françaises populaire la plupart du temps, avec cette musique qui appuie bien les blagues, de façon lamentable. Les acteurs sont sympas mais c'est Cornillac qui marque le plus ; y a un côté jusqu'au boutiste dans son interprétation de petit brigand raté, je trouve même, peut-être à tort, qu'il y a influence de Poelvoorde.


Bref, quelques bons gags rendent ce film supportable mais le scénario fait qu'on ne peut décemment pas mettre plus que la moitié au film, sans oublier cette mise en scène assez bancale.

Fatpooper
5
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le 7 sept. 2024

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Fatpooper

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