Il est difficile de comprendre pourquoi plus de dix millions de spectateurs sont allés en salles pour ce film ; c’est incroyable pour Artus, comme ça l'est également pour les spectateurs. Le scénario, qui repose sur un petit « truc en plus », tient en deux lignes : deux braqueurs qui cherchent à fuir se retrouvent malgré eux embarqués avec un groupe de personnes handicapées partant en vacances. Pour son premier film, Artus n’a pas fait le moindre effort d’écriture. Il faut dire que, question humour, il n’est pas ce qu’il y a de mieux. Son film est à son image : c’est sympathique, mais ça ne va pas plus loin. Artus ne sait pas déclencher de véritables situations de comédie. Pourtant, son sujet offrait de nombreuses possibilités humoristiques, surtout avec des personnages comme ceux du film. Certains des handicapés possèdent un regard totalement différent de celui des gens dits « normaux ». Ils peuvent exprimer de grandes vérités et résumer une situation en une phrase, sans la moindre gêne. Ils n’ont pas les mêmes codes. C’est là que résidait la force potentielle du film d’Artus. Avec ce décalage, il aurait pu créer un film vraiment drôle tout en gardant le côté attachant des personnages. S’il exploite légèrement cet aspect, il ne le fait pas suffisamment bien. Son film n’est pas loin d’un épisode de Camping Paradis. On se retrouve avec de bons sentiments, mais c’est plutôt mal ficelé, réalisé sans la moindre imagination, et le but recherché n’est jamais atteint. Ce qu’il y a de mieux se trouve dans la bande-annonce ; c’est dire si ce qui est proposé est maigre. Le succès du film vient d'ouvrir grand la porte à Artus ; on verra donc ce que donneront ses prochains films. Un boulevard s’ouvre à lui : à lui de transformer l’essai, car il pourra tout se permettre pour au moins ses trois prochains films. A la vision de ce film difficile de croire qu'il fasse quelque chose de bien, mais laissons lui sa chance ou se planter. L'avenir le dira.