Quand Michel Blanc voit rouge...

Une curieuse alchimie que ce film aux trois géniteurs que sont Chaumeil, l'auteur du roman, et le scénario un peu tarabiscoté, décousu mais pas déplaisant qu'en a tiréMichel Blanc.
Tout cela donne une ambiance faite d'intrigues passionnantes voire angoissantes et on s'interroge sur la manière dont tout ça va finir... Il y aurait pu même avoir une suite mais hélas, le réalisateur est décédé à 54 ans mais après avoir achevé cette quatrième et dernière oeuvre. Dommage : le talent était là et il aurait probablement encore progressé.
La chute du film est aussi ouverte qu'immorale et je ne vous la dévoilerai pas, évidemment !
Si j'ai eu du mal à accepter le postulat de départ de cette aventure, au fil du temps le "melting pot" des auteurs nous plonge dans un climat d'incertitudes et d'interrogations inhabituel. Il y a de l'action,du rythme, et on se demande où tout ça va nous mener. On trempe dans une climat inquiétant et peu ordinaire, qu'aggrave un visage de Duris rébarbatif car barbu, moustachu et chevelu à l'excès qui lui donnent un faciès inquiétant, peu sympathique. Ca m'a surpris agréablement et j'aime être surpris.
On sent aussi le film petit budget car à part les deux stars du casting, les autres comédiens ne sont guère connus mais jouent cependant avec un ton qui sonne juste et qui sont d'autant plus crédibles que leur jeu est sobre. Cette aventure méritait un plus grand succès commercial, hélas...
J'ai d'autant plus apprécié ce film diffusé par la télévision belge qu'en cette période de vacances 2019, les bons films ne sont pas légion sur notre TNT française et multiples chaînes peu imaginatives ! Que de vieilles soldes ressorties des frigos, une fois encore et quel manque d'inventivité ou de recherche ! A quand "la grande vadrouille ?"
la Une (RTBF) le 15.09.2019