« Cabin in the Sky » est le premier film à part entière de Vincente Minnelli, excepté une séquence co réalisée avec Busby Berkley. Entièrement à la gloire de la grande Ethel Waters qui inspira et influença, excusez du peu, Billie Holliday et Ella Fitzerald, cette adaptation à l’écran d’un musical fameux de Brodway fut confié aux soins du réalisateur qu’Arthur Freed venait de faire signer deux ans auparavant, ayant beaucoup aprécié son travail à New York, notamment sur quelques mises en scènes des « Ziegfeld Folies ». Ethel Waters (ainsi que Rex Ingram en Lucifer Jr) reprennent leur rôles respectifs de la scène. Tout partait le plus simplement du monde pour le meilleur. Oui, mais voilà, l’hommosexuel Minnelli se découvre un penchant pour les femmes en roucoulant auprès de Lena Horne à la féminité exacerbée et au charme débordant (la scène où elle chante dans son bain sera coupée par la censure). Et ça se complique. La tension triangulaire entre le réalisateur et les deux stars féminines sera exarcerbée lorsque "Honey in the Honeycom », une balade chantée par Ethel Waters, se voit ajoutée un munéro dansé que producteur et réalisateur créèrent pour Lena Horme (accompagnée de John « Bubles »). Une fracture à la cheville empêcha Lena Horne d’assurer le numéro, si bien que le réalisateur inversa le casting et c’est Ethel Waters qui assura la partie dansée. Et là, tous les immenses talent, nez, sensibilité, sens du spectacle, de la mise en scène, de la corégraphie (vous choisirez la ou les mention(s)) du non moins immense Minnelli vont déjà faire merveille, amenant Ethel Waters à un niveau corégraphique qu’elle même ne devait pas soupçonner. Premier film entièrement interprété par des afro américains depuis « The Green Pastures » en 1936 (déjà avec Rex Ingram et Eddie 'Rochester' Anderson), Athur Freed et le réalisateur sont au début d’une immense aventure musicale qui produira les plus grands chef d’œuvres du genre. « Cabin in the Sky » n’y est pas encore, mais il joue déjà dans la catégorie juste en dessous : celle des grands films. C’est dire si le génial et très élégant Vincente Minnelli commença très fort. Il faut dire qu’au passage, Ethel Waters, nominée aux Oscars pour la chanson "Happiness is Just a Thing Called Joe », figure avec Louis Armstrong en trompetiste, Duke Ellington et son orchestre, The Hall Johnson Choir (la scène dans l’église au début est déjà un must)... On a fait largement pire ! Ce petit bijou est juste IN-DIS-PEN-SABLE pour ceux qui aiment le cinéma. Le vrai.

Ronny1
8
Écrit par

Créée

le 9 sept. 2020

Critique lue 127 fois

Ronny1

Écrit par

Critique lue 127 fois

D'autres avis sur Un petit coin aux cieux

Un petit coin aux cieux
Ronny1
8

Presque le paradis

« Cabin in the Sky » est le premier film à part entière de Vincente Minnelli, excepté une séquence co réalisée avec Busby Berkley. Entièrement à la gloire de la grande Ethel Waters qui inspira et...

le 9 sept. 2020

Du même critique

Du sang dans la prairie
Ronny1
5

Le bouille à Bess

« Hell Bent » (curieusement traduit par « Du sang dans la prairie ») est le neuvième long métrage de John Ford. La copie qui circule actuellement est une version hongroise avec des intertitres en...

le 4 juin 2021

4 j'aime

La Mort en ce jardin
Ronny1
6

Simone Signoret et la jungle

Dans « La mort en ce jardin » les amateurs de Buñuel retrouveront le sexe et la mort, la dictature avec la compromission de l’église, mais qui furent traités avec plus de profondeur dans les...

le 5 mai 2021

4 j'aime

Marie Stuart, reine d'Écosse
Ronny1
6

Un procès pas très catholique

Adapté de la pièce de Maxwell Anderson, « Mary Of Scotland » est une œuvre inégale. Bien que ne perdant jamais le fil du récit, le scénario s’égare dans des épisodes cherchant à dépeindre le...

le 8 janv. 2022

3 j'aime