Rarement un titre aura été si bien trouvé car si peu trompeur (à l'opposé de la bande-annonce). Plus qu'un film sur la révolution, le dernier "long" de Pierre Schoeller est bien une création sur le lien si particulier que le peuple de France a noué avec son roi. Entre amour et haine, dévotion et répulsion, ce "je t'aime moi non plus" royal est le pari réussi du film grâce à la performance d'un Laurent Lafitte habité. Il offre quelques moments d'émotion ( une larme sur une signature, une main posée sur un sujet lors du retour de Varennes, un cauchemar au sein d'une illustre lignée) à un film qui en manque un peu.
Je ne reprocherai pas le parti pris esthétique du film parfois déroutant (lumière et misère ne font pas toujours bon ménage), son côté pédagogique tournant au best of des discours et chants révolutionnaires mais j'aurai bien coupé au montage l'histoire d'amour entre Basile et Françoise (ou si on est plus méchant entre Gaspard Ulliel et Adèle Haenel).
Au final le réalisateur Pierre Schoeller est victime du syndrome du dernier Bourbon : à vouloir plaire à tous (les royalistes, les révolutionnaires, les historiens, les profs, les élèves, les picturaux, les littéraires....), il ne contentera sans doute personne. Pas de quoi cependant lui couper la tête.