Que la défaite commence
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le 27 nov. 2020
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Roy Andersson cherche l'abstraction afin d'essentialiser son propos satirique. Il décrit les dommages d'un monde ravagé par l'égoïsme, le déclin d'un monde impitoyable, sans amour ni compassion pour le prochain. La farce froide en plusieurs tableaux, faisant resurgir plusieurs époques anciennes (terrible dénonciation de la cupidité industrielle liée à la traite négrière), s'amalgamant parfois à la temporalité contemporaine (départ/"retour" de Charles XII après défaite des guerres du nord contre la Russie, début XVIIIème), est mis en scène dans un style visuel extrêmement épuré.
L'ensemble est parfois un peu trop figé, faible (le coup des dettes du commerçant qui ne peux pas payer...), ou trop explicite par moment, comme cette épisode au café où un homme confesse son avarice. Mais plusieurs scènes impressionnent par leur cruauté, dont l'une des premières du film où des fils tentent d'arracher le sac personnel des mains de leur mère, alitée et mourante, hurlant pour le conserver jusqu'à trépas !
Le dernier dialogue entre Sam et Jonathan évoque un cauchemar aux allures bien réelles, marqué par une mystérieuse culpabilité. Culpabilité peut-être d'une société cautionnant cet ordre du monde mortifère, relayé par la scène suivante où l'on parle des jours de la semaine.
Le film malgré son côté désespéré est soutenu par sa poésie.
Mots-clés: Satire sociale,Egoïsme,Culpabilité,Empathie,Grotesque
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Créée
le 22 août 2023
Critique lue 8 fois
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