Eddy Murphy a bercé la jeunesse de nombre d'entre nous, et beaucoup de ses films sont rentrés dans les classiques : un humour pas forcément finaud, des mimiques et des gestuelles uniques, un don d'ubiquité derrière les masques en latex etc. En regardant ce second opus d'un "Prince à New York", c'était donc avec un brin de nostalgie que j'ai retrouvé les personnages centraux.
Amazon a en effet réussi la prouesse à réunir la quasi-totalité des personnages du premier volet, avec certes quelques rides en plus, en tentant le pari de poser le cadre 30 ans plus tard. Le jeune prince tient toujours les rênes de Zamunda, petit royaume isolé d'Afrique. Mais alors, quelle nouvelle péripétie peut arriver à celui qui a trouvé son âme-soeur, justifiant un retour à New York?
C'est là que toute la trame dégringole, et que le château Marketing d'Amazon s'effondre. Les scénaristes ont trouvé un subterfuge capillotracté : celui de créer le personnage d'un fils bâtard, hériter du trône, toujours présent dans le quartier de Queens. Ce fils est la clé pour éviter la guerre qui se profile contre l'ennemi juré de Zamunda, incarné par Wesley Snipes.
Tout le long-métrage n'est qu'une succession de gags lourds, de jeux d'acteurs à fuir, avec des situations qui se veulent cocasses mais qui sont en réalité affligeantes et consternantes de prévisibilité. Le film se veut rentrer en adéquation avec l'ère du temps, où le féminisme est roi, où le désir individuel prime sur le bien-commun de la Nation etc. A l'instar d'un Disney, le film est ponctué de danses/musiques et de combats en caméra rapprochée, pour camoufler un vide scénaristique évident. A cela s'ajoute des clichés de morale mièvre : "tu es plus courageux que moi mon fils, et tu m'as ouvert les yeux sur l'Amour".
Bref, je regrette le premier opus, dont la force résidait principalement dans la couverture de pauvreté dont se drapait le Prince pour séduire sa bien-aimée. Ne reste dans ce film en réalité que le squelette, dénué de sa chair et de sa substance. Ce film est long, très long, trop long, et une insulte pour quiconque affectionnait l'original.