Un chauffeur de taxi marié de 70 ans et un homme divorcé et retraité se rencontrent et tombent amoureux. Plutôt que de Printemps à Hong-Kong, il s'agit d'automne tardif, si l'on considère l'âge de ses deux principaux protagonistes. Plus sérieusement, le film raconte avec pudeur non pas seulement une liaison entre séniors mais surtout les compromis et les petits arrangements que ces deux hommes, tous les deux grands-pères, ont dû consentir, tant du point de vue social que familial, pour vivre leurs véritables orientations sexuelles. Attention, ce n'est pas du tout un film militant (quoique) et encore moins une bluette sentimentale du troisième âge même si bienveillance et tendresse à l'égard des personnages y sont évidents. Le film, mis en scène sobrement mais avec goût, et très juste sur le plan de l'interprétation, ne cherche pas à dramatiser de clandestines relations, préférant adopter un ton doux/amer et mélancolique, dressant par ailleurs des tableaux familiaux qui ne manquent pas d'un certain humour ou peut-être encore davantage d'une lucide ironie. Un printemps à Hong-Kong rejoint donc Deux et Les héritières, avec un égal talent, montrant que quel que soit le continent, les pressions sociales sont peu ou prou partout les mêmes. Jeune cinéaste hongkongais qui a consacré ses trois premiers longs-métrages à des sujets "gays", Ray Yeung montre en tous cas déjà une très belle maîtrise et une grande délicatesse dans la narration et la réalisation.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2021 : quelle belle année en salles (ou pas) et Au fil(m) de 2021

Créée

le 20 nov. 2020

Critique lue 589 fois

4 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 589 fois

4

D'autres avis sur Un printemps à Hong Kong

Un printemps à Hong Kong
Cinephile-doux
7

Grands-pères clandestins

Un chauffeur de taxi marié de 70 ans et un homme divorcé et retraité se rencontrent et tombent amoureux. Plutôt que de Printemps à Hong-Kong, il s'agit d'automne tardif, si l'on considère l'âge de...

le 20 nov. 2020

4 j'aime

Un printemps à Hong Kong
Vanbach
5

Le temps est bon, le film est mignon, y'a deux vieux qui sont aussi des amoureux.

Croyez le ou non mais il en faut véritablement peu pour m'émouvoir ou au moins m'attendrir. Et là on a des éléments que j'aime : un amour pas trop possible, de la cantopop et ces taxis que j'ai...

le 19 oct. 2020

4 j'aime

2

Un printemps à Hong Kong
Foudart
9

Un film coup de coeur. À voir absolument

Un printemps pour Hong Kong est le troisième long métrage de Ray Yeung et son premier en langue cantonaise, filmé dans sa ville natale.Cette œuvre, construit comme une chronique sociétale est un très...

le 30 août 2021

1 j'aime

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13