Depuis le temps que j'en entend parler en bien, la déception ne pouvait que me guetter. Un prophète n'est pas le chef d'oeuvre que j'attendais et il me faut donc mettre cette déception de côté pour rester objectif dans cette critique. Si le film ne m'a pas transcendé comme d'autres, Jacques Audiard réussi son coup et la gueule d'ange de Tahar Rahim, superbe en détenu tiraillé entre ce qu'il faut faire pour survivre (l'homme) et ce qui lui tient vraiment à cœur (les restes de sa jeunesse) suffit à nous faire aimer ce personnage profond et travaillé. Niels Arestrup est lui aussi bluffant en parrain corse derrière les verrous. Pour l'ambiance, le film sait nous torturer et nous toucher et le côté thriller (lié aux sorties de Malik) donne une autre dimension à l'oeuvre. Même si la première demi-heure reste surement la plus palpitante, l'ensemble forme un tout cohérent, sans surprises mais très efficace jusqu'au dénouement. Un prophète est donc un bon film carcéral Made in France sans être un film sur la prison. C'est l'histoire d'un jeune homme qui doit trouver ses repères dans un endroit hostile tout en prenant garde de ne pas se faire rattraper par les choix qu'il fait. Simple et efficace.