Revu hier, le film m'avait marqué et il m'a attrappé à nouveau.
Je parle d'ovni dans le titre car le film arrive à faire un grand écart très impressionant. En effet, le film va jouer la carte d'un certains naturalisme pour rendre l'univers carcéral oppressant à grand renfort de caméra porté ultra mouvante tout en conservant un aspect très travaillé, onirique et anti naturaliste par instant. On voit cela par les scènes de rêves, d'apparition d'un certains personnage ou dans les micros élipses qui fracture la temporalité du film.
Le film fait un deuxième grand écart en montrant à la fois une situation d'enfermement pour stresser le spectateur et en offrant à partir d'un moment des scènes en dehors de la prison qui vont faire basculer le film dans une fresque de gangster quasi scorsesienne (dans la façon de traiter le temps long, de faire preuve de crudité dans ce qui est montré et de présenter un univers mafieux (quoique partiel ici) mais pas avec la même mise en scène) tout en gardant la problématique carcéral.
Il faut rajouter à ça un scénario qui est long mais d'une maîtrise totale avec des rebondissements digne des plus grands film (avec la fameuse technique de: on prépare une situation en amont, lorsqu'elle se déroule on la fait dérailler, le spectateur se retrouve à fond dans le truc puisqu'il ne s'attendais pas forcément au déraillement), des personnages super cool à suivre (servie par des acteurs qui joue extremement bien: Tahar Rahim et Niels Arestrup en tête), des moments musicaux nombreux qui servent de respiration au film, un chapitrage anarchique qui participe au côté surprenant du film et qui nous conte l'ascension d'un homme illétré et très fragile physiquement jusqu'à une certaine position.
Il me semble aussi que la trajectoire du personnage principal suit l'idée de professionalisme Hawksien (terme vu en cours qui désigne le fait qu'un personnage se définisse par sa manière de réagir à une situation, autrement dit un personnage qui est charactérisé par ses actions) tant le personnage principal et son parcours son constament dictée par des situations extérieures plus ou moins opprésante.
Enfin, on a donc un film de gangster marquant, qui tient sur la longueur et qui possède à mon humble avis, au moins 3 séquences sublime:
-une au début:
(la séquence de meurtre à la lame de rasoir)
-une à peu près au millieu:
(le percutage du cerf et le rêve qui précéde cela)
- et une proche de la fin:
(la scène de tuerie à l'intérieur du van fermé)
Aussi, Tahar Rahim est un putain de beau gosse dans le film !