Deux ans après avoir été oscarisé pour le scénario de Pillow Talk, Stanley Shapiro remet le couvert sans trop se fatiguer avec les trois mêmes larrons pour profiter d'un succès encore dans toutes les mémoires.
Je dis "sans trop se fatiguer", parce que le canevas du film, que ce bon Shapiro produit en partie, le réalisateur étant ici plus ou moins interchangeable, est le même que le précédent, ce qui n'empêchera d'ailleurs pas le film de concourir à son tour pour l'oscar l'air de rien...
En même temps, lorsqu'on a un potentiel comique aussi énorme que Rock Hudson en Lovelace sans vergogne capable de toutes les impostures pour mettre au lit une Doris Day collectionneuse d'abominables couvre-chefs (cf la critique de Gizmo pour les illustrations..), ce serait dommage de s'en priver.
Tony Randall est toujours là, dans le même rôle ou presque, ce n'est pas grave, il est parfait.
Parmi les seconds rôles, arrivée remarquée du voisin docteur de La Garçonnière en savant génial misanthrope, un délice à lui tout seul...
A noter que le film est un peu moins savoureux que son glorieux modèle, on ne retrouve plus la perfection de la construction d'alors, parsemée de moments parfaitement géniaux, Shapiro a l'air moins encadré, et Dieu sait qu'il ne faut pas le laisser trop longtemps dans ses travers...
Heureusement, Rock est toujours aussi solide, surtout en grand benêt puceau en quête d'encouragement qui explique à la blondasse qui lui fait un dîner aux chandelles qu'il est 22h passées et qu'il va se coucher maintenant parce qu'il ne sait pas comment faire...
Faut dire aussi qu'il porte la barbouze et les costumes du mariage de Régnier comme personne...
Le monde des publicitaires du début des 60's réjouira les amateurs de Mad Men et Hudson n'a pas son pareil pour asséner des philosophies imaginaires à coup de slogans particulièrement hilarants.
C'est toujours un peu comme regarder un bon dessin animé, et la musique y est pour beaucoup, faut imaginer ça un après-midi d'hiver au lit, avec le bol de chocolat chaud et les tartines beurrées, et le chat qui profite de mes gros rires pour plonger subrepticement le museau sur ces dernières sans qu'on puisse trop lui en vouloir...