Le DVD du film me faisait de l’œil depuis un petit moment maintenant et j’avais souvenir que ma sœur m’en avait parlé assez chaudement à une époque comme d’un bon film romantique. Et puis j’avais plutôt aimé Down with love, que l’on m’avait dit être une parodie des « films romantiques des années 60, genre un pyjama pour deux ». Bref c’est tout naturellement que j’ai regardé le film les yeux fermés sans vraiment savoir ce que ça raconte, et au final je doit avouer que je suis assez divisée.
Bon d’abord il faudrait un peu expliquer de quoi ça parle. L’histoire est celle de deux publicitaires concurrents de Madison avenue, une femme travailleuse, Carol Templeton (Doris Day), et d’un homme, Jerry Webster (Rock Hudson), fêtard, dénué de scrupules et prêt à tout. Lorsque Carol découvre qu’il utilise des soirées arrosées et des femmes en petites tenues de lapin pour convaincre ses clients, elle décide de tout faire pour le faire tombé. S’en suit une suite de quiproquo qui mène Jerry à lancer un produit qui n’existe pas et que tout le monde finit par s’arracher, sans en savoir plus que son nom, VIP, et le visage qui le représente. En essayant de lui voler le client Carol, ne l’ayant jamais rencontré et ne connaissant pas son visage, va le prendre pour un prix Nobel de chimie et créateur du dit produit, erreur sur laquelle il joue. Suit donc un jeu de séduction entre les deux personnages.
Alors si on passe vite les défauts un peu inhérents aux films de l’époque, la fille qui sort d’une baignade dans l’océan parfaitement maquillée et coiffée, les incrustations dépassées (mais charmantes tout de même), les chapeaux ridicules et les clichés de l’époque (femmes, hommes, secrétaires, scientifiques, etc… tout le monde y passe) le film a quand même de très bon moments. Pour commencer le film regorge d’allusions plutôt salaces et de symbolisme assez bien tournées pour passer la censure et pour donner au film un humour second degré assez rafraichissant, on peut par exemple citer l’arrière plan à l’aquarium lorsque Carole tombe, ou plutôt plonge, dans le panneau que Jerry lui tend. Ensuite, Rock Hudson est vraiment bon dans ce film et ses expressions lorsqu’il est en second plan ou lorsque Carol se retourne sont vraiment géniales et font ressortir le côté second degré de l’humour du film. La voix off du début, qui décrit les publicitaires de Madison avenue comme ceux qui décident ce que l’on va porter, manger, aimer, lire ou regarder et l’idée que la publicité peux faire acheter n’importe quoi à n’importe qui, même un produit qui n’existe pas, est une idée pas mal mais qui reste ici à exploiter et à approfondir, et surtout manque de critique, mais c’est vrai que c’est beaucoup attendre d’un film de 1961, période dorée et pleine de promesse pour le futur.
Cependant, le film a quelques défauts qui m’ont légèrement refroidie. D’abord le film est marqué de la bonne morale de l’époque. Il est donc admis qu’une femme correcte non seulement ne couche pas avant le mariage, mais n’a encore moins d’enfant. Le pire pour moi étant la réaction des femmes de chambre du motel à la fin qui justifie presque le viol conjugale pour mes oreilles d’enfant des années 90. Et puis le côté un peu prude et naïf de Carol me l’a rendu un peu antipathique, et disons les choses franchement : très agaçantes par moment.
Au final il reste quand même une très bonne comédie romantique et pour ceux qui apprécient je conseille fortement Confidences sur l’oreiller, film tourné deux an plus tôt avec le même trio d’acteur et le même genre d’histoire, mais qui pour moi fait un peu plus honneur à Doris Day, bien que le côté second degré des dialogues y disparaît un peu.