Avec ce film, Don Siegel montrait une caricature de flic bouseux de l'Arizona, mais très efficace dans l'accomplissement de son job. C'est un flic violent, brutal, justicier et droit issu du western, appliquant la loi du talion sans se poser de questions sur la légalité, et qu'il arrive de l'Arizona rend le message encore plus clair ; les barrières de la civilisation s'effondrent, c'est le retour à l'état sauvage. J'ai bien aimé cette vision qui annonçait le personnage de l'inspecteur Harry Callahan. Clint déboulant en tenue de cowboy au sein d'un décor urbain comme New York promettait un contraste saisissant et savoureux, je regrette seulement que Siegel n'ait pas forcé un peu plus l'opposition, mais en l'état, il balade son sheriff du Far West dans la Grosse Pomme de façon nonchalante et insolente, en combattant en même temps le monde du crime et les procédures administratives.
Le sheriff Coogan bouscule la routine et les habitudes de la police newyorkaise symbolisée par l'inspecteur joué par Lee J. Cobb, et dans son rôle, Clint est particulièrement efficace, d'autant plus que Don Siegel mélange des thèmes de western et de polar traditionnel sur fond de satire sociale, en filmant New York de façon originale et pittoresque, sans oublier quelques bonnes scènes d'action bien réglées, comme la poursuite en moto dans Central Park.