Dans ma collection, déjà conséquente, de DVD de Clint Eastwood, il manquait Un shérif à New York. J'achète plus trop de DVD ces temps-ci, mais quand je l'ai vu en magasin, j'ai pas pu résister : Clint Eastwood en cowboy des temps modernes, dans un film de Don Siegel, réalisateur du mythique Dirty Harry... La jaquette du DVD donnait également une indication aussi bizarre qu'intrigante : Une shérif à New York serait l'œuvre "la plus drôle et la plus violente" de Siegel. Ok, whatever that means...
Clint Eastwood incarne Coogan, un shérif en Arizona, puni par son chef parce qu'il n'était pas à son poste quand il le fallait ; à la place il était dans la baignoire d'une blonde à forte poitrine, en train de se faire savonner. Coogan se voit donc obligé de se rendre à New York, où tout le monde se moque de son stetson et de ses boots pointues.
Le ton du film se veut à moitié comique tout du long, ça se comprend rien qu’avec la musique légère, mais c’est… bizarre. On a ce "gag" au poste de police avec cette femme battue qui vient porter plainte, mais qui dit que quand elle voit son mari emprisonné, elle a pitié de lui. C’est joué de façon décalée, mais on ne peut pas dire que le sujet s’y prête, quoi… Peu après, il y a une vieille femme qui accuse tout le monde de vouloir la violer. C’est poussif et gênant à voir.
Mais arrive juste après une scène qui m’a encore plus déstabilisé : une femme au poste de police se fait toucher les seins par le témoin d’une enquête (enfin j’imagine, on ne saura jamais vraiment qui c’est), elle proteste doucement, et quand Coogan frappe le type, la femme se fâche qu’il ait usé de la violence. Mais… qu’est-ce qu’il se passe ?
Et après ça, Coogan se met à la draguer ! Putain, c’est quoi cette psychologie des personnages complètement tordue et ce sexisme omniprésent ?
Eastwood joue le rôle tout à fait classique du type impétueux, insubordonné et provocateur, qui tabasse les méchants et se tape tout les personnages féminins, même ceux déjà en couples.
Le genre de personnage que je ne supporte pas en général (surtout quand il est joué par Belmondo), mais je ne sais pourquoi, quand c’est Eastwood, je tolère… jusqu’à un certain point en tout cas.
Coogan avoue presque ouvertement être sexiste, il s’avère lourd et collant, et pourtant la fille qu’il a protégé d’un pervers ne lui résiste pas, alors qu’il finit par être tout aussi glauque que l’autre type.
Je ne sais pas si le public masculin est censé se prendre d’affection pour cet alpha mâle qui conquiert tout le monde, et qui finit même par… coucher avec la copine du méchant, mais moi il me paraît limite antipathique, se foutant complètement des sentiments de ses conquêtes.
On met un peu de temps avant d’en arriver à ce qui est censé être l’intrigue principale du film : le prisonnier que Coogan doit ramener en Arizona. Le criminel lui échappe, et par la suite Coogan va tenter de le retrouver, en en faisant une affaire personnelle.
L’intrigue est on ne peut plus classique, et n’est pas du tout captivante, parce qu’il ne se passe rien d’original dans tout le film.
La seule séquence qui se démarque, c’est celle de cette fête avec ces foutus hippies, où Siegel a dû se dire qu’il fallait de la musique de "jeunes" et a choisi "Pigeon-toed orange peels", une chanson totalement nulle du groupe éponyme. Le cinéaste, pour coller à l’ambiance, s’est senti obligé de tenter une réalisation et montage expérimentaux, qui donnent un résultat totalement foireux.
Dans la catégorie des mauvais-films-ultra-sexistes-avec-Clint-Eastwood, "La sanction" est bien pire, mais Un shérif à New York, à défaut de réellement m’énerver par sa beauferie, m’a ennuyé.
PS : La police d’écriture du générique de début est vraiment moche. C’est la première fois que je me dis ça en voyant un film.