Un singe en hiver par Cinemaniaque
Un film comme on en fera jamais plus. Deux monstres sacrés, un plus que l'autre à ce moment-là, et quel monstre : Gabin, qui bouffe l'écran, qui file mal au ventre tout le film, soit parce qu'on se bidonne de ses tirades et fanfaronnades, soit parce qu'il colle une boule à faire chialer rien qu'en mangeant un bonbon sur un banc. Et puis Audiard, le génie du verbe, la quintessence du phrasé, le vocabuliste sublime, lui aussi tour à tour plaisantin et philosophe de comptoir. J4ai compté, j'arrive à deux répliques cultes à la minute. Pour le coup, Verneuil s'efface, il laisse la place aux génies, et il a bien raison. Gabin-Audiard, les princes de la réplique, les seigneurs. Ils nous laissent à nos putasseries les seigneurs, ils sont à 100 000 mots à nous. Eux ils tutoient les anges. Hélas, au propre comme au figuré aujourd'hui.