Comédie de situation, *Planes, Trains and Automobiles* est aujourd'hui fortement datée. Si la réalisation, sans jamais surprendre ni réellement séduire, est d'assez bonne facture, il n'en est rien d'un
triste scénario sans enjeu qui enfile les scènes comme on enfile des perles :
sans y croire, sans y être. L'ensemble, alors trop inégal, manque cruellement de souffle autant que de propos. Et ennuie.
Il y avait pourtant de quoi faire : **Steve Martin** et **John Candy**, deux immenses comiques de l'époque, télescopent ici leur talent pour quelques rares bons moments au long d'un scénario pauvre qui compile les situations sans s'inquiéter des répétitions, sans s'inquiéter de la lourdeur lancinante qui se développe, pesante, dans l'absence d'enjeux secondaires. Rien n'est développé, rien n'est mis en perspective, et rien n'est rattaché aux émotions et aux conflits internes des personnages. Au contraire, la narration, sans imagination, se contente d'accumuler
les saynètes comiques et les gags poussifs
en cherchant le rire mais pas le sens.
Comédie lente, longue, trop pleine de bons sentiments, *Planes, Trains and Automobiles* ne va jamais creuser la faille de ses personnages, et le final – attendu et sans surprise – y perd largement de sa puissance. Si l'objet se voulait hommage, c'est encore manqué : les ancestraux courts-métrages de **Laurel & Hardy** avaient le mérite, par-dessus le burlesque, de savoir jouer du rythme. **John Hughes**, lors de ses précédents films autour de l'adolescence, savait poser quelques questions sinon fondamentales, importantes. Finalement ici, malgré le succès populaire autour du suspense de Thanksgiving – seront-ils rentrés à temps – le film se perd dans
un enfer des transports en commun bien léger,
sans catastrophe ni scène mémorable.
Crash.