Un gangster de la mafia chinoise de Los Angeles se fait descendre en essayant d'échapper à une opération de police.Mais le défunt n'était autre que le fils du parrain de Chinatown.Celui-ci charge alors John Lee,son meilleur tueur,de dégommer le fils du flic qui a allumé fiston,oeil pour oeil,dent pour dent.Mais le sbire en question est touché par une soudaine crise de conscience et ne peut se résoudre à flinguer un gamin de sept ans.Cette dérobade n'est pas du goût du caïd qui lâche alors une armée de tueurs aux trousses de ce brave Johnny.Mais pas de panique,le mec est indestructible et va tous les exterminer en compagnie d'une faussaire bombasse attifée comme une pute.En ces nineties finissantes la mode en Occident était grave au polar hong-kongais.Du coup les stars asiatiques venaient tenter leur chance aux USA,notamment des réalisateurs tels que Ringo Lam,Stanley Tong,Tsui Hark et bien sûr John Woo,qui est d'ailleurs ici producteur exécutif,mais aussi des acteurs comme le célébrissime Jackie Chan et donc Chow Yun-fat,mondialement connu grâce aux films HK tournés avec Woo genre "Le syndicat du crime 1 et 2","The killer" ou "A toute épreuve".La Columbia,productrice et distributrice de ce "Replacement killers",donne sa chance à Chow avec ce thriller qui est la première réalisation d'un certain Antoine Fuqua.La carrière hollywoodienne du comédien s'arrêtera tout aussi vite,ce qui au vu du résultat n'a rien d'étonnant.Le style HK ,très surestimé,repose sur l'hystérie et la grandiloquence,et son influence déterminante sur le cinéma d'action américain sera des plus néfaste.Des flics et des truands au visage de marbre,des gros flingues au premier plan,des fusillades continuelles,des bastons très chorégraphiées héritées du kung-fu,des personnages qui bondissent et virevoltent dans les airs,du montage ultra cut avec mille plans à la seconde,du scénario primaire généralement à base de vengeance,des attitudes qui se la jouent,de la pluie qui tombe sur des décors insolites,des lieux sombres aux éclairages indirects,de la morale mièvre à deux balles,voilà pour le cahier des charges.Et encore on nous a épargné les lâchers de colombes,c'est toujours ça de pris.Non seulement Fuqua respecte à la lettre ce canevas,mais il trouve le moyen de faire moins bien,régurgitant laborieusement ces éléments et livrant une imitation largement ratée du ciné HK.Il faut dire qu'il n'est pas aidé par le script total cramé de Ken Sanzel.Qui ça?Ouais,on n'a plus jamais entendu parler de lui,Dieu merci.La scène initiale est complètement naze mais le jeu semble être d'en faire à chaque fois une encore plus pourrave,et il y parvient le bougre,nous entraînant irrémédiablement dans une spirale ascensionnelle incessante de conneries insanes.Les personnages sont plus que débiles,leurs réactions et leurs décisions n'ont pas le moindre sens,pas plus que les séquences de gunfights qui voient Lee et sa dulcinée traverser intacts des déluges de balles tout en tuant allègrement des centaines de joyeux drilles comme au tir forain.Il n'y a vite plus aucun enjeu ni aucun intérêt à cette litanie de fusillades ineptes puisqu'on sait à quoi ça va aboutir.Les gangsters sont des pros de la détente qui attendent sagement leur tour pour tirer sur John afin de bien lui laisser le temps de les descendre un par un,et quand ils parviennent à faire feu ils le ratent systématiquement.Le but semble être de balancer un maximum de cartouches dans le décor,en pleine période de crise inflationniste,quel gâchis.Entre deux de ces pistolades les auteurs s'amusent à casser le rythme à l'aide de longues scènes de parlotes shootées à la moraline larmoyante.John et Meg se lamentent sur leurs jeunesses difficiles et sur la cruauté du Monde si plein de vilains pas gentils.Et puis après on retourne au turbin massacrer quelques centaines d'affreux au son de la musique à chier d'Harry Gregson-Williams,qui était donc au côté de Fuqua dès le début.On aura aussi droit au happy-end,pas de raison de s'en priver,c'est fait pour un public de niais.Chow Yun-fat expose clairement ses limites et prouve qu'il est un bien mauvais acteur.Avec sa gueule de raie sortie de l'eau et son absence totale d'expression,il n'a ni charisme ni relief.Mira Sorvino est très mignonne et joue efficacement,dommage que son personnage soit si mal écrit.Il y a de bons seconds couteaux bien virils dont Michael Rooker en flic,rare de le voir autrement qu'en salopard,et du côté des outlaws l'allemand Jürgen Prochnow et son visage grêlé,impeccable en second du parrain,ainsi qu'un formidable duo de tueurs constitué de Til Schweiger,un autre boche,et du fantastique Danny Trejo.Notes et critiques de films d'Antoine Fuqua publiées précédemment:voir critique "Infinite".Nouvelle moyenne:3,2.

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le 16 févr. 2024

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