Après une période que certains décriront injustement comme étant celle du néant artistique, Claude Lelouch amorce depuis quelques années une belle transition de son cinéma tout en restant fidèle à l'homme et au réalisateur qu'il est et a été. Après son thriller Roman de gare, sa déclaration d'amour à la vie, au cinéma et aux femmes dans Ces amours-là et une ode à l'amitié et la famille dans Salaud, on t'aime!, le metteur en scène revient avec une nouvelle preuve d'amour aux acteurs.
Un Plus Une c'est parcours initiatique, à travers une Inde chargée en symboles, d'une femme et d'un homme qui vont essayer de se trouver et se retrouver dans ce pays où le chemin de la vie a un sens plus profond, plus spirituel. Claude Lelouch emporte son duo pour un voyage où le rire cache les larmes et où la rencontre fait la réflexion. Quelques soient les épreuves son couple n'aura de cesse de s'enrichir.
Si l'alchimie fonctionne à merveille entre Jean Dujardin et Elsa Zylberstein, elle est encore plus surprenante entre les dialogues de Claude Lelouch et le bagou et la spontanéité d'un Jean Dujardin drôle, touchant et charmeur. Alice Pol et le singulier Christophe Lambert complètent une distribution remarquable.
On peut légitimement reprocher des thématiques toujours très similaires dans ce cinéma de plus d'un demi-siecle ou encore regretter un final trop démonstratif qui ne laisse pas assez de place à l'illusion pour permettre au spectateur de continuer à entretenir cette flamme sans se faire trop guider. Cela serait cependant oublié que dans le cinéma de Lelouch le voyage est plus important que la destination. L'ivresse est réelle, le flacon fragile comme l'histoire des hommes et des femmes, un apprentissage constant et un éternel recommencement.
Claude Lelouch se raconte sans vraiment se raconter. Cette philosophie simple de la vie, de l'amour et de la mort n'a pas son pareil dans le cinéma. Il raconte toujours ses histoires avec cette espèce de sincérité peut-être naïve qui fait son charme depuis des dizaines d'années.
"L'imaginaire du réel", cette formule résume en un sens un réalisateur qui n'a jamais rien fait comme les autres.