Mais quel titre dégueulasse. C’est à me faire oublier que j’écris la critique du film, pas du titre. Entre ça et le kitsch, c’est compliqué d’entrer dedans. Dans le film. Pas le titre.
Dans la famille Ringard, je demande le père, rude mais très gentil et qui parle d’un seul côté de la bouche, la mère heureuse d’accomplir les tâches ménagères et la fille, Jodie Foster, ado star dont sa propre mère (la vraie) lui a évité de jouer la princesse Leia, rien que ça. Au lieu de quoi, elle se retrouve à jouer les body-switcheuses comme dans cet autre film qui lança Tom Hanks. Une manière de mettre un coup de pied dans la fourmilière familiale, et ça n’était pas la pire chose à faire.
Dommage que, la mode étant nouvelle, le processus dût être expliqué longuement et avec lourdeur. Cela rend même étrange le naturel dont Barbara Harris et Foster finissent par faire preuve dans un échange de vie qui amène une réflexion sur la famille – hélas sous un humour trop gras pour tant de finesse. De drame en quiproquo, l’ennui s’immisce, quoique le côté Gremlins d’un désastre rigolo nous fait au final regarder derrière nous avec tendresse. Il reste à supporter l’époque, mais ça, on s’en arrange.
Si le voisinage des Andrews est un microcosme sitcomien où poussent des situations lyophilisées qu’agrémente très mal la vie professionnelle déshydratée du père, c’est un rideau bien tiré sur la surprise d’un dernier quart qui n’a rien à voir et bénéficiant joliment de sa précursarité : sportif et drôle, il copie un peu Braquage à l’italienne mais c’est pour placer une course-poursuite qui ne dépare pas dans la folie automobile de son époque. Époque à laquelle on pouvait sûrement dire du film qu’il était ”délirant”. L’usage a fané le qualificatif et il nous en reste de superficielles inventions qui font sourire ironiquement aujourd’hui – plus rarement vraiment sourire. Mais il faut reconnaître le sérieux des deux starlettes dans une histoire difficile à ne pas faire tourner à la parodie dans le contexte de son tournage.
Quantième Art