Le premier film de Benjamin Parent est sympathique mais il aurait davantage sa place sur un écran de télévision. Le genre de production qui colle parfaitement au cadre d’une soirée à thème dans la petite lucarne, avec débat en rapport à la fin. Bien plus que dans une salle de cinéma, tant tout cela est gentil et mignon mais manque cruellement d’ampleur. Hormis un petit rebondissement dans le premier tiers, toute cette histoire est hautement prévisible. Bien trop prévisible. Et de sa facture à son sujet en passant par son traitement, « Un vrai bonhomme » a tous les atours d’un téléfilm de semaine sur une grande chaîne plutôt qu’à un film digne de ce nom. Si Isabelle Carré et Laurent Lucas forment un couple de parents attachants et convaincants, ce sont les adolescents qui retiennent l’attention. Le personnage principal d’abord, incarné par le prometteur Thomas Guy, mais surtout Benjamin Voisin qui, en grand frère aidant, attire toute l’attention. Il a un charisme certain qui fait qu’on devrait réentendre parler de lui très vite. On peut saluer aussi une certaine délicatesse et finesse dans le traitement psychologique des protagonistes pas toujours d’actualité dans les films pour adolescents.
C’est un mélange assez probant de récit d’apprentissage lycéen et de drame sur le deuil. Sur ce second versant c’est plutôt réussi et original avec l’intrusion d’un soupçon de fantastique. « Un vrai bonhomme » parvient même à être touchant dans certaines scènes sans aller dans un pathos de mauvais aloi. En revanche, au niveau côté initiatique au lycée c’est du vu et revu et le long-métrage enfile les poncifs dans la plupart des situations, éculées, et des dialogues, basiques. On a donc droit, entre autres, à la belle fille convoitée, au trio masculin de gros durs têtes à claques ou encore à l’humiliation au cours de sport. Il y a également les réactions et comportements de certains personnages adolescents qui sont tellement attendus et ressassés depuis que ce type de films existe (notamment dans les teen movies américains) qu’elles en deviennent ridicules. En somme, si « Un vrai bonhomme » est un premier essai louable, il ne marquera pas durablement les esprits. Entre comédie et drame, un sujet comme l’acceptation du deuil aurait peut-être mérité une approche plus dramatique plutôt que de se coupler à une inoffensive chronique lycéenne.
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