Un weekend à Paris par Hugo Harnois
« Une fois les enfants partis, que reste-t-il de nous ? » est une question à laquelle des millions de couples sont confrontés chaque jour. Et c'est aujourd’hui Meg qui demande cela à Nick, son mari depuis maintenant trente ans. Pour célébrer cette éternité de vie commune, les deux anciens tourtereaux partent à Paris le temps d'un week-end pour se ressourcer, ou peut-être pas.
Il est loin le temps du Coup de foudre à Nothing Hill, et il faut maintenant pour Roger Mitchell dessiner le portrait doux et mélancolique d'un couple au bord de la rupture. Après tant de temps ensemble, sont-ils devenus des amis, des amants, des complices, des ennemis, ou des miroirs pour l'autre ? Finalement un peu tout ça à la fois. Drôle, intelligent, subtil, stupide voire nostalgique, Un week-end à Paris symbolise la vie comme tout le monde la connaît, ce qui donne à cette œuvre son charme (une identification immédiate) mais aussi ses limites (l'ennui pointe de temps à autre le bout de son nez).
Par de petites répliques aussi réelles que piquantes, ce film réussit son image d'un couple qui vieillit, s'aime et se déteste ensemble. Mais ces dernières se confrontent également à des moments plus creux qui font baisser d'intensité le récit, et par là même, l'attention du spectateur. Les deux très bons acteurs que sont Broadbent et Duncan ont parfaitement compris leurs rôles en faisant entrer le public dans leur périple grâce à leur empathie, malgré ce côté intellect-bourgeois qui peut parfois agacer.
La construction d'un amour stable et pérenne est très difficile à édifier, il faut avoir le sens du sacrifice, savoir à certains moments se voiler la face et cacher des faits pour avancer, coûte que coûte, car toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Avec des mœurs ayant évoluées, le couple est peut-être une notion en voie de disparition. Tant pis pour nous. Tant mieux pour le cinéma.