Avec son réalisme documentaire sur la précarité moderne et son dénouement d'une sauvagerie insigne, Una promessa rappelle curieusement les films du mexicain Amat Escalante. Avec aussi en commun un rythme d'une extrême lenteur et la volonté de ne pas tout expliquer. Bien sûr, on ne peut qu'être profondément ému et révolté par les conditions de vie et le sort des travailleurs clandestins du film, taillables et corvéables à merci, et humiliés plus souvent qu'à leur tour. Una promessa est aussi marqué par une relation père/fils fusionnelle, le physique imposant du premier contrastant avec une âme sensible et douce, celle d'un veuf qui élève du mieux possible son garçon, du moins jusqu'à que les injustices et l'indignité qu'il subit ne le pousse à certaines extrémités. Le film a cependant du mal relier son histoire personnelle, faute d'informations plus étoffées, à l'évocation de l'esclavage moderne dont il est victime, face à des tourmenteurs dessinés à grand traits, et dont on ne sait quasiment rien, si ce n'est qu'ils se révèlent être des "méchants" intégraux et ignobles, sans l'ombre d'une nuance. Le récit progresse par à-coups, jusqu'à ces dernières scènes à la violence guère soutenable, et donne l'impression que les frères réalisateurs, Gianluca et Massimiliano De Serio, n'ont pas réussi à tenir leur promesse d'un grand film social, en ne nous rendant pas suffisamment tangible le fond de leur sujet.