David S. Goyer, scénariste de grand talent, semble curieusement perdre tous ses moyens dès qu'il s'agit de toucher une caméra. Alors autant je comprends parfaitement que l'écriture et la réalisation ne soit pas du tout le même métier, mais un tel gouffre en matière de qualité, ce n'est tout de même pas banal. D'ailleurs, il est amusant de noter que pour « Unborn », même le récit n'a quasiment aucun intérêt, c'est vous dire l'échec total de l'entreprise. Au programme donc : une pâlissime copie de « L'Exorciste », à base de rebondissements souvent prévisibles et d'effets bien peu inspirés, sans parler d'une actrice aussi jolie que son talent est inexistant (le « problème », c'est qu'elle est vraiment très très mignonne).
Celle-ci semble d'ailleurs avoir eu une bien mauvaise influence sur le tournage car l'interprétation globale est médiocre, hormis peut-être ce pauvre Gary Oldman, gardant une certaine dignité même dans les plus mauvais films. Alors Goyer essaye de se donner un air intelligent, si bien que l'on remonte jusqu'au nazisme pour trouver quelques explications, avec en bonus l'apparition du Docteur Mengele himself, mais loin de donner du crédit à l'entreprise, cela la ridiculise encore un peu plus, ce qui n'était pourtant pas gagné... Reste un gentil petit twist final et en cherchant bien une poignée de plans à sauver, mais il est peu dire qu' « Unborn » mérite largement sa triste réputation, en espérant qu'elle aura au moins eu le mérite de convaincre David S. Goyer que sa place est à l'écriture et nulle part ailleurs.