Chaos Frénétique
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Adam Sandler déambule dans les rues de New-York. Derrière la cacophonie ambiante, (sublimée par les notes électroniques dissonantes du score composé par Oneohtrix Point Never) et derrière ses lunettes teintées, rien ne viendra troubler sa soif d'argent, aveuglée par sa fascination pour une pierre pétrie de diamants venue d'Ethiopie.
Rien ne viendra briser cette quête pétrie de désillusions, ni son nez cassé, ni le mépris que lui vouent sa femme et sa fille, et tous ces hommes de mains dont il est créancier qui le dépouilleront petit à petit de son estime à défaut de récupérer leur argent.
Les Frères Safdie s'étaient fait remarquer pour leur Good Time, sorti il y a maintenant trois années, qui suivait deux loosers qui se démenaient pour subsister au jour le jour. Uncut Gems prend le même parti, mais cette fois-ci avec une ambition encore plus tournée vers le trip cosmique illustrant cette humanité écrasée par sa fascination pour le vide dépeinte au détour d'un trou béant sublime et infini qui ouvre et clôt le long-métrage.
La fascination pour les apparences est ainsi le maître mot du film ; Adam Sandler y incarne Howard Ratner, un bijoutier ne proposant que des répliques, habillé de marques qu'il distribue comme des cadeaux et ne font que rehausser sa démarche patibulaire et misérable. Marié et père de deux enfants, il cache sa rupture et ignore le mépris que lui vouent sa femme et sa fille, amoureux d'une de ses vendeuses infidèle, bimbo qui se fout du jugement au mépris du fait qu'elle ne fait plus la queue pour rentrer en nightclub.
Toute cette galerie de personnages semble éprise de cette soif immodérée pour le vide, sublimée par ce superbe brouhaha ambiant que les Frères Safdie mènent de main de maître, véritable course poursuite sous tension vers la richesse et l'illusion au profit de tout sentiment humain.
Uncut Gems fait du vide un écrin vertigineux et hypnotique, aussi beau que tendu, qui les approche une fois de plus vers la postérité. Martin Scorsese, producteur, ne s'y est pas trompé ; Ces pierres précieuses valent de l'or. Même aveuglés par la beauté de ces pierres brutes, le talent des Frères Safdie semble de même ; Précieux dans un cinéma contemporain tourné vers le vide.
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le 1 févr. 2020
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