L'histoire se situe à Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, apathique passe le plus gros de sa journée à espionner les voisines, jouer au jeux vidéo, faire l'amour avec une actrice ratée, se masturber ect... Lorsque Sarah, l'une de ses voisines sur laquelle il fantasme, disparait brusquement, Sam se lance dans une enquête à travers la ville avec pour obsession de la retrouver. Son enquete va le mener jusqu'à des histoires sordides de tueurs de chien, d'un meurtre d'un homme riche et important de la ville, des complots, des soirées farfelues, des putois agresif et des actrices ratés (travaillant comme ecort girl de luxe pour compléter leur fin de mois), en passant par un groupe de musique halluciné auquel il voit un lien avec l'enlèvement de Sarah.


Le film nous propose une ballade dans un hollywood moderne qui en apparance rappel plus celui des années 60, beaucoup de références à la pop culture, de la fin du 20e siècle le mélange donnant un univers surréaliste, factice assez surprenant, d'autant que l'intrigue et la mise en scène fourmillent d'idées, et de références (plus au moins subtile) au cinéma hollywodiens des années 60.
Egalement dans le plus moderne nottament des metteurs en scène comme Lynch, Cronenberg, et autres, une pop culture très référencé années 90 également, lié à l'age du personnage et du metteur en scène nottament, de plus sa correspond également à l'arrivé du jeux vidéo en masse dans les foyers


L'on survole pendant les 2H20 du film divers genre et sous genre que ce soit la comédie, le thriller bien sur, le fantastique, le film noir, bref un film multi genre très difficilement classable, sa tombe bien on peut également lui donner le sobriquet de film à tiroir. On prend il faut le dire un plaisir à chaque scène, chaque nouveau personnage venant s'imbriquer dans ce puzzle que l'on voit se construire devant nos yeux
En revanche ou l'on s'éloigne d'un cinéaste comme Lynch c'est que Mitchel veut apporter quand meme des réponses, évidement l'on garde une part d'interprétation appréciable mais il veut apporter une sorte de morale à cette fable/farce bizaroide désenchanté.


Effectivement si en apparence, l'on suit un homme, accro au jeux vidéo, au sexe, avec des tendances au voyeurisme qui se retrouve à enquéter sur une disparition, en réalité l'on rentre dans l'espace mental d'un homme solitaire et dépressif qui c'est réfugié dans la pop culture et tout l'imaginaire factice qu'elle peut suciter.
L'on accompagne au long du film quelqu'un qui a besoin de se sauver de l'ennui de son quotidien, la vacuité de son existence qui s'accroche à retrouver cette fille objet de ses désirs. Ce "mystère" auquel sa construction mentale va donner du sens et l'alimenter, en y greffant ses fantasmes,angoisses, influences... En quelque sorte une auto stimulation qui va s'entrechoquer comme une fatalité avec la réalité pour au final le mener face à lui meme et son mal etre refoulé. C'est un mirroir terrrible à la fois sur l'isolement de l'individu dans notre société de plus en plus anxyogène et individualiste, et sur la création artificiel que le cerveau de l'homme peut fabriquer pour y survivre.


Au final on est face à une oeuvre déroutante, brillante, servi par une mise en scène inspiré, au service d'une narration surprenante, ambitieuse, esquissant un portrait glaçant d'une génération désabusé, conditionné par l'image de leurs écrans.

Créée

le 10 août 2018

Critique lue 244 fois

El Molock

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