Attendu au tournant après le joli succès critique du film d'horreur "It Follows", David Robert Mitchell nous livre "Under the Silver Lake", qui nous fait suivre un homme apathique, oisif mais paranoïaque, qui décide de partir à la recherche de sa voisine disparue au milieu de Los Angeles. N'y cherchez pas un thriller, "Under the Silver Lake" tente de se la jouer "Mulholland Drive", avec un aspect mystérieux et langoureux dévoilant une galerie étrange de personnages et de scènes dans laquelle déambulera le protagoniste. Sauf que n'est pas David Lynch qui veut !
Si ce film bénéficie de qualités indéniables (jolie BO, mise en scène très maîtrisée avec pas mal de beaux plans), l'absence d'enjeu le rend assez long à regarder. Entre le personnage peu attachant de loser paresseux incarné par Andrew Garfield, sa quête qui semble futile (il connait à peine la femme qu'il recherche), et de nombreuses sous-intrigues qui servent davantage de décors, il est difficile d'accrocher à l'histoire.
C'est un peu dommage car "Under the Silver Lake" propose quelques scènes excellentes, et contient de nombreuses bonnes idées : critique du milieu branché de LA qui ne semble pas mieux que notre héros question oisiveté, critique très dure du côté mercantile et industriel de la pop culture (jeux vidéos & films sont régulièrement référencés pour être mieux retournés), critique du consumérisme sexuel, et critique de notre perception déformée (le héros préfèrera une quête qui ne mène presque à rien plutôt que de résoudre les nombreuses sous-intrigues qui semblent bien plus graves !). En somme, une film intéressant mais qui ne plaira clairement pas à tous.