Hafsteinn Gunnar Sigurdsson n'est pas tout à fait un inconnu puisqu'il nous avait gratifié, il y a trois ans, d'un Paris of the North, mélange assez paresseux de mélancolie et d'humour, rehaussé par les grandioses paysages islandais. Rien de tel dans Under the Tree, chronique de petites querelles de voisinage qui dégénèrent, dans une banlieue lambda, doublée d'une sous-intrigue assez banale sur la séparation d'un couple. La question en suspens est : s'agit-il d'une comédie noire ou d'un drame pur et dur ? A vrai dire, on rit peu, on ricane plutôt devant un tel étalage de méchancetés variées. Rien à redire sur l'interprétation, au cordeau, ni sur une mise en scène clinique qui ne fait pas les pieds au mur. Mais on reste simplement spectateur passif et parfois inconfortable devant une histoire menée de façon réaliste sans le sens de l'absurde (quoique les situations le soient) que l'on retrouve assez souvent dans les longs-métrages en provenance de Reykjavik. Il n'y a aucune empathie possible pour les personnages d'Under the Tree même s'ils n'ont pas été épargnés par les aléas de la vie. Le scénario, malgré son imprévisibilité, a quelque chose de mécanique dans son déroulement qui va crescendo, poussant le curseur jusqu'à un degré de malaise complaisant. Il manque un peu d'humanité dans cette noirceur trop systématique.