La critique complète du film : http://cinecinephile.com/underwater-la-ou-personne-ne-vous-entend-crier/
Après trois ans d’attente dans les tiroirs de la Fox, retard dû au rachat du studio par la firme aux grandes oreilles, pour ne pas la citer, Underwater nous arrive enfin en ce début d’année 2020. Tourné en 2017, montage tardif, le troisième long-métrage du cinéaste William Eubank (Space Time (2011), The Signal (2014)) s’annonçait comme un accident industriel dans les papiers de la Fox, malgré la présence au casting d’acteurs prestigieux tels que Kristen Stewart et notre “Frenchy” Vincent Cassel. Et pourtant, Underwater s’avère bien être la petite surprise de ce début d’année.
Dès ses premières minutes, Underwater nous plonge dans une atmosphère anxiogène, nous présentant les couloirs d’une station dans un mouvement panoramique de caméra qui cite l’ouverture du Alien de Ridley Scott (1979), dont l’ombre plane comme l’influence principale de ce long-métrage. Puis, sans plus tarder, le cinéaste nous plonge dans l’action, immergeant les couloirs d’eau suite à une explosion. En quelques minutes, la situation et les personnages sont établies dans le récit avec une certaine efficacité : une poignée de survivants, des ouvriers, des foreurs, qui se retrouvent isolés dans une aile de la station inondée, dont le seul moyen de survivre est de traverser un tunnel qui mène d’un point A à un point B, sous l’eau, à des kilomètres de profondeur sous les mers.
Un postulat de départ qui cite le cinéma de James Cameron dans ses références, de Abyss (1989) à Aliens (1986), notamment à travers cette station de plate-forme pétrolière située dans les profondeurs dont le forage vient d’ouvrir une faille dont s’est échappée une menace extraterrestre qui décime un à un les membres de cette équipe de rescapés. Underwater n’a rien de très original du point de vue du scénario mais cette petite série B possède un vrai savoir-faire en terme de Survival Horror.
Le cinéaste parvient à créer une atmosphère étouffante, anxiogène, filmant ses personnages dans des espaces restreints, plaçant sa caméra dans le casque de son héroïne, une Kristen Stewart au crâne rasé, métamorphose physique qui n’est pas sans rappeler la Ripley interprétée en son temps par Sigourney Weaver, l’héroïne féminine iconique de la saga Alien dont l’influence est présente dans chaque plan… Jusqu’à cette scène où l’héroïne court en petite culotte, tradition à laquelle Kristen Stewart n’échappe pas. Cette ambiance convoque autant la SF “cameronesque” que les univers vidéoludiques de BioShock (2K Games, 2007) et SOMA (Frictional Games, 2015). L’Atmosphère anxiogène d’Underwater est renforcé par une certaine élégance esthétique, à travers une composition de plans et une lumière plutôt soignée.
[...] Avec son budget de grosse Série B plutôt confortable (60 millions de dollars), Underwater n’est pas sans rappeler l’efficacité de Life : Origine inconnue (Daniel Espinosa, 2017), une autre Série B viscérale et nerveuse, sorte de remake un peu inavoué d’Alien, dans le bons sens du terme, avec sa bestiole organique et tentaculaire qui partage quelques points communs avec la créature d’Underwater. Le film de William Eubank partage également les mêmes qualités et les mêmes défauts que le film d’Espinosa. Des archétypes de personnages propres au genre du Survival Horror dans l’espace (ou sous la mer, là on ne vous entend pas crier non plus !). Un scénario prévisible et plutôt classique dans sa structure narrative, mais un véritable savoir-faire à travers une horreur viscérale et une esthétique plus que soignée pour cette grosse Série B.
« Underwater est un pur plaisir de SF horrifique, cameronesque dans l’âme. Une bonne Série B nerveuse et viscérale qui ravira tous les amateurs du genre. »