Un groupe de randoms se retrouve pris au piège d'une station de forage random en perdition random au fond de l'océan.


Underwater (2020) ne dure 1h35, bien en deçà des standards actuels hollywoodiens. Même avant la séance, cela m'avait m'interpellé. Cela promettait-il une action condensée, un scénario sans fioriture, un film simple et efficace ? Hélas, pas vraiment.


Dès les cinq premières minutes, j'ai compris comment ce temps avait été économisé : en supprimant le premier acte. Vous savez, celui qui permet de poser le décor, d'introduire les enjeux, de présenter les personnages, de montrer un fonctionnement normal avant l'arrivée d'un élément perturbateur. Jurassic Park avant que les dinosaures ne se fassent la malle. Ou, pour rester dans le genre du space horror (dont paradoxalement ce genre de film en milieu marin n'est qu'un sous-genre), Alien avant l'alien.


Ici, l'exposition est littéralement faite durant le générique de début, par le biais de titre d'articles de presse. L'idée est peu originale, même si plutôt efficace en guise d'introduction, mais laaaargement insuffisante pour remplacer 15-30 minutes de mise en place.


Résultat : quand le tremblement de terre se produit, vers la deuxième minute du film, interrompant Kristen Stewart en plein monologue intérieur pseudo-métaphysique pendant son brossage de dents, on ne sait pas qui elle est, où elle est, qui elle va rencontrer, etc. C'est flou, mais surtout, on en a rien à foutre des personnages, donc de leur survie, donc du film en général. Et c'est un choix que je ne m'explique pas de la part du réalisateur (William Eubank) et/ou des producteurs.


À noter que certains films ont réussi à se passer d'introduction, en distillant l'exposition et en présentant les personnages au fur et à mesure de l'intrigue. Resident Evil (2002), malgré ses nombreux défauts, s'en était plutôt bien sorti, notamment car l'héroïne était amnésique, donc avec le même niveau de compréhension que le spectateur. Ici, on a en permanence l'impression d'assister à des private jokes. En plus, chaque personnage n'est défini que par un gimmick naze, en mode "j'ai perdu quelqu'un qui m'est cher" ou "j'ai un lapin en peluche".


Bon, donc niveau personnages et compagnie, c'est raté. Mais qu'en est-il de l'action et de l'horreur ? C'est assez moyen. Les ressorts horrifiques sont super basiques (beaucoup de jump scares), avec des créatures au design super lambda. La pointe d'horreur cosmique lovecraftienne servant de twist final est cool même si anecdotique. Quand à l'action en milieu marin, je la trouve mal filmée et mal montée, la rendant souvent illisible.


Bref, Underwater est un film qui ne vaut pas le détour. Il m'aura par contre donné envie de revoir le génial Abyss (1989), voire même de me replonger dans l'excellent jeu vidéo SOMA (2015) dans un contexte assez proche.

Bastral
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le 14 janv. 2020

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