Si le premier Underworld était aussi perfectible qu’un honnête film d’action, qu’attendre du deuxième avec le même réalisateur aux commandes ? Au moins aussi bien je serais tenté de dire, mieux si possible, pas sûr que ce soit le cas. Le flash back au Moyen-âge est une bonne idée puisque ça permet déjà de revoir Viktor et Amélia en action mais surtout ça permet d’en apprendre plus sur le passé de Markus, pivot de ce deuxième film alors qu’à peine évoquée dans le premier. Par contre, résumer le premier film en plus ça c’était dispensable, c’est pas comme si son intrigue était hyper complexe.
Je trouve un peu trop facile le fait que Markus se révèle être le plus puissant des Vampires originels pour relancer l’intrigue, ça aurait pu coller si par exemple on apprenait que c’est lui qui avait manipulé Kraven et Lucian pour se débarrasser d’Amélia et de Viktor sans prendre de risque mais en l’occurrence ça fait : tiens j’attends depuis 8 siècles ma liberté et je viens de découvrir que je l’acquière par hasard, cool ! Encore une fois, c’est un peu facile et il aurait suffit de pas grand chose pour que ça passe très bien, c’est dommage.
Par contre, ça a au moins pour intérêt de mettre en scène un nouveau Vampire et là-dessus c’est réussi, la scène où Markus extermine l’équipe de Kraven en se déplaçant dans l’ombre, en plongeant en vue subjective, en faisant gicler le sang par litre... est pour moi l’une des meilleures scènes d’action de la saga et c’est pas la seule scène cool dû à ce nouveau personnage. Par contre, pour le sang il y a peut-être une légère exagération sur certaines scènes, ça me dérange pas plus que ça mais je pense qu’ils ont versé plus d’hémoglobine juste comme ça, sans raison par moment.
Il en va de même pour Kate Beckinsale qui se fait plus sexy et dénudée que dans le premier volet, autant c’était un personnage féminin fort et intelligent tout en étant belle, là c’est davantage une jolie nana qui vit son histoire d’amour à deux balles tout en étant forte, si vous voyez ce que je veux dire. Le personnage de Michael encore plus présent dans ce film est toujours aussi mal écrit, commettant des maladresses bêtement comme quand il mange de la nourriture normale au lieu de s’alimenter avec le sang, on savait les conséquences, il savait les conséquences, c’est une nouvelle tentative d’humanisation du personnage complètement foirée.
L’happy end comme quoi Sélène peut de nouveau vivre en plein jour n’est pas mauvais en soit mais comme sa love story avec Michael est naze, ça ne marche pas malheureusement. Mais d’autres choses sont bien écrites comme le personnage de Tanis qui revient sur l’apparition des balles létales pour les vampires, la fin du premier film (comme quoi ça servait vraiment à rien de le résumer au début) et qui apporte quelques petits gadgets pour varier la mise en scène, toujours sympathiques pour pas que ce soit toujours pareil. Mise en scène toujours aussi correcte cette fois soutenue par une OST que je trouve bien meilleure au premier, en même temps on revenait de loin.
Intégrer la faction des humains dans cette guerre à travers grand-père Corvinus n’était pas une mauvaise idée non plus d’autant que ça avait été un peu introduit dans le premier film, que ça explique un peu facilement mais au moins en partie pourquoi en 8 siècles la guerre entre vampires et lycans est restée secrète aux yeux des humains et que c’est intelligemment lié au passé de Sélène, tout en rappelant au passage ses crimes pour nuancer son côté héroïne irréprochable, faisant d’elle le personnage le plus réussi de la saga tout en étant le plus mis en avant, ce qui encore une fois sauve ce film en grande partie.
Quand je fais le bilan je tire à peu près la même conclusion que pour le premier film, il n’y a pas vraiment d’évolution, on a une qualité d’écriture inégale mais avec suffisamment de bonnes idées pour que ça passe, on a un personnage qui soutient efficacement le récit malgré quelques autres autour moins réussis, on a une bonne mise en scène pour l’action sans que ce soit extraordinaire... un film d’action correct qui aurait pu être mieux mais qui se laisse regarder.