Un gangster sort de prison et va récupérer des diamants planqués dans les égouts. Il va voir son ancien associé parce qu'il veut offrir ce magot à un autre partenaire du vol qui a été amputé d'une jambe à la suite de cela. Mais cet associé veut se garder ces diamants pour lui.
En France, on connait surtout Seijun Suzuki pour sa collaboration avec la Nikkatsu dans les années 1960, très beaux formellement parlant, et dont un certain Quentin Tarantino en chante les louanges. Mais on connait assez peu ses films antérieurs ni postérieurs. Pour celui-ci, réalisé en 1958, c'est clairement une variation sur les polars français, on se croirait parfois à Pigalle, avec les gueules de marlous et les petites pépés pour faire du Gabin. Sauf que le personnage principal, joué par Michitarô Mizushima est loin d'avoir son charisme. En fait, la surprise est de voir un film japonais qui ne fait pas du tout japonais, car tout y est clairement occidentalisé, à l'image des jeunes hommes et femmes qui vont dans des dancings, et quelques tortures à base de sauna.
Même si Underworld beauty, du nom des diamants cachés derrière des briques dans un égout, reste un polar tout ce qu'il y a de plus correct, car on sent qu'il y a réalisateur derrière la caméra, avec quelques beaux plans où la caméra est dans une camionnette, c'est loin d'être aussi coquin que l'affiche le vend, avec une jeune femme en petite tenue qui tient une mitraillette.
Je dirais même qu'à ce niveau-là, c'est de la publicité mensongère dont le cinéma japonais était friand afin de faire rentrer le public dans les salles, mais le film n'a pas besoin de cela, il a ses qualités propres, avec un final électrique dirons-nous, du bon classique mais très différent de ce qu'on connait de Seijun Suzuki.