Dans la lignée de Joseph Losey ("The Servant") et Pierre Granier-Deferre ("Une étrange affaire"), le réalisateur Bernard Rapp interroge ici une relation dominant-dominé, à la fois nocive et fascinante pour le héros, un type lambda (le méconnu Jean-Pierre Lorit) engagé par un magnat des affaires (Bernard Giraudeau, excellent dans ce mélange de charme et de cruauté) pour devenir son goûteur personnel, dans tous les sens du terme...
Deuxième long-métrage de l'ancien journaliste TV, "Une affaire de goût" s'avère plutôt réussi, distillant une atmosphère à la fois raffinée et malsaine, qui vient questionner le spectateur sur les motivations profondes des deux protagonistes de cette relation toxique.
Simplement, l'ensemble apparaît un peu trop sage, en terme de mise en scène mais aussi de scénario, lequel se révèle quelque peu redondant et souffre d'une absence de véritable climax.
Dès le départ, on comprend dans quelle direction va le récit (à l'instar de "Tiré à part", le film précédent de Rapp), la faute peut-être à une construction en flashbacks pas forcément pertinente, même si ce procédé narratif permet au film de conserver un rythme alerte tout du long.