Beaucoup de rebondissements mélodramatiques dans ce petit Ozu muet de 75 minutes, ce qui est étonnant pour un réalisateur avec qui il était déjà très surprenant d'avoir plus d'un rebondissement dramatique dans deux heures de film. Mais beaucoup de sobriété, Ozu oblige, dans ce portrait réaliste de la pauvreté où la faim, le froid et tout simplement la honte d'être pauvre tiennent des rôles essentiels à travers les portraits d'un père SDF et sans travail et de ses deux fils.

On pense beaucoup à Chaplin quand on voit les trois silhouettes marcher sur les routes, sur les terrains vagues à l'ombre écrasante des usines qui ironiquement n'ont rien d'autre à proposer que leur ombre écrasante. On pense beaucoup à Chaplin aussi par les thématiques évidemment. Mais on sent surtout l'empreinte du futur réalisateur de "Voyage à Tokyo" sur chaque plan, de ne jamais négliger le moindre détail du quotidien pour rendre le tout plus vrai.

Les scènes, entre propos timides et propos blessés, entre le personnage du père et celui de la mère dans la même situation qui élève seule sa fille, sont elles aussi touchantes.

Un petit excès de rebondissements mélodramatiques peut-être mais dans sa globalité un Ozu qui vise juste.
Plume231
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le 25 janv. 2015

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Plume231

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