Beaucoup de rebondissements mélodramatiques dans ce petit Ozu muet de 75 minutes, ce qui est étonnant pour un réalisateur avec qui il était déjà très surprenant d'avoir plus d'un rebondissement dramatique dans deux heures de film. Mais beaucoup de sobriété, Ozu oblige, dans ce portrait réaliste de la pauvreté où la faim, le froid et tout simplement la honte d'être pauvre tiennent des rôles essentiels à travers les portraits d'un père SDF et sans travail et de ses deux fils.

On pense beaucoup à Chaplin quand on voit les trois silhouettes marcher sur les routes, sur les terrains vagues à l'ombre écrasante des usines qui ironiquement n'ont rien d'autre à proposer que leur ombre écrasante. On pense beaucoup à Chaplin aussi par les thématiques évidemment. Mais on sent surtout l'empreinte du futur réalisateur de "Voyage à Tokyo" sur chaque plan, de ne jamais négliger le moindre détail du quotidien pour rendre le tout plus vrai.

Les scènes, entre propos timides et propos blessés, entre le personnage du père et celui de la mère dans la même situation qui élève seule sa fille, sont elles aussi touchantes.

Un petit excès de rebondissements mélodramatiques peut-être mais dans sa globalité un Ozu qui vise juste.
Plume231
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon Top Yasujirō Ozu

Créée

le 25 janv. 2015

Critique lue 407 fois

13 j'aime

2 commentaires

Plume231

Écrit par

Critique lue 407 fois

13
2

D'autres avis sur Une auberge à Tokyo

Une auberge à Tokyo
Plume231
7

Un petit Ozu touchant et réaliste !!!

Beaucoup de rebondissements mélodramatiques dans ce petit Ozu muet de 75 minutes, ce qui est étonnant pour un réalisateur avec qui il était déjà très surprenant d'avoir plus d'un rebondissement...

le 25 janv. 2015

13 j'aime

2

Une auberge à Tokyo
IllitchD
8

Critique de Une auberge à Tokyo par IllitchD

Une Auberge à Tokyo vous prend et vous marque. Cette œuvre que nous offre Yasujiro Ozu se montre comme un véritable chef d’œuvre, c’est indéniable. Une œuvre bouleversante dont on ne se lasse pas de

le 22 oct. 2012

7 j'aime

2

Une auberge à Tokyo
JanosValuska
7

Les chiens errants.

Kihachi, un père sans le sou, accompagné de ses deux petits garçons, ère à la recherche d’un boulot de tourneur. Il trouvera finalement une place dans la sidérurgie grâce à l’aide d’une vieille...

le 1 févr. 2020

2 j'aime

Du même critique

Babylon
Plume231
8

Chantons sous la pisse !

L'histoire du septième art est ponctuée de faits étranges, à l'instar de la production de ce film. Comment un studio, des producteurs ont pu se dire qu'aujourd'hui une telle œuvre ambitieuse avait la...

le 18 janv. 2023

309 j'aime

22

Oppenheimer
Plume231
3

Un melon de la taille d'un champignon !

Christopher Nolan est un putain d'excellent technicien (sachant admirablement s'entourer à ce niveau-là !). Il arrive à faire des images à tomber à la renverse, aussi bien par leur réalisme que par...

le 20 juil. 2023

218 j'aime

29

Le Comte de Monte-Cristo
Plume231
3

Le Comte n'est pas bon !

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise adaptation, il y en a des fidèles et d'autres qui s'éloignent plus ou moins du matériau d'origine. Et la qualité d'un film, issu d'une adaptation...

le 1 juil. 2024

197 j'aime

42