Deuxième film avec Buffalo Bill de la journée (lire cette critique http://www.senscritique.com/film/buffalo-bill/2691229913008271/critique/pruneau/ en résonance). En réalité, le titre français est carrément trompeur, car The Plainsman fait la part belle à Wild Bill Hickok, Buffalo Bill n'étant qu'un faire-valoir. Alors on comprend facilement les motivations des traducteurs français, ils ne se sont pas embêtés et ont pris le type le plus connu.
L'année de production est importante : 1936. Au mitan des années 30, le western est un genre moribond, cantonné à la série B, ce qui fait, du coup, de Une aventure de Buffalo Bill une petite curiosité. D'ailleurs, il y a un parfum particulier, ça sent bon les films de l'époque. Avec un esthétisme à la Capra (le couple Gary Cooper-Jean Arthur n'y est pas étranger). Ce qui est assez exotique pour l'amateur névrosé de westerns que je suis.
Moi qui m'attendais à voir Gary avec des cheveux longs et blonds, me voilà Gros-Jean comme devant. Pas de bouclettes (mais une coupe suspecte tout de même) pour son rôle de Bill Hickock. Un rôle très bien écrit d'ailleurs : Gary est magnifique de férocité en gunfighter le plus craint de l'Ouest. Une aura et un magnétisme quasi érotique (tout doux Gizmo).
Jean Arthur et sa voix adorable de canard se frotte au personnage de Calamity Jane. Un rôle par contre un peu bancal : sa réputation de femme guerrière à la moralité douteuse est en porte-à-faux avec son comportement d'amoureuse transie de Gary et de femme vulnérable.
Buffalo Bill est, lui, joué par une moule insipide de compèt, et c'est bien dommage. Surtout rapport au titre français...
Pour qui connaît la légende de Wild Bill Hickok, sa fin à Deadwood est fidèlement restituée. A l'exception de l'absence notoire et regrettable de la célèbre main de la mort, son dernier jeu au poker (à savoir deux paires d'as et de 8, et une dernière carte inconnue).
A comparer au Buffalo Bill de Wellman, les Indiens restent des brutes dégénérées. Après vu que c'est ce facho de Cecil B. DeMille aux manettes, on ne s'étonnera pas plus que ça.
Comme dans le Wellman, on retrouve Anthony Quinn en indien (mais pas dans le rôle de Main jaune). Gag.
Le film croise de temps en temps la «grande histoire», lorsque Lincoln ou Custer passent dire bonjour. On a l'impression de retrouver de vieilles connaissances, c'est plutôt sympa.
Ah, un petit dialogue que je trouve mignon. Au beau milieu d'une attaque d'Indiens, Wild Bill annonce à Buffalo Bill (oui je sais ça fait beaucoup de Bill, et d'ailleurs c'est compliqué à suivre pendant le film) qu'il est père :
« Qu'est-ce que tu penses que ça sera, un garçon ou une fille ?
- Ça doit être l'un ou l'autre, non ?
- C'est la coutume. »
PS : le générique à la Star Wars du début est fun.