The Plainsman met en scène des figures américaines légendaires : Lincoln, Wild Bill Hickock, Buffalo Bill, Calamity Jane. Mais dès l’ouverture il nous avertit : « The story that follows compresses many years, many lives, and widely separated events into one narrative, in an attempt to do justice to the courage of the plainsman of our west ». C’est donc un film qui vient alimenter à son tour la légende et qui ne prétend pas faire œuvre historique. Si on admet ce parti pris, ce western se laisse regarder. Il comporte une belle scène de bataille, celle de Warbonnet Creek qui sera de nouveau mise en scène dans Buffalo Bill (1944). Cette scène est assez spectaculaire, les figurants nombreux, la bataille enragée. Dans cette version de la bataille, c’est finalement la cavalerie qui sauve les derniers rescapés et il n’est pas question du rôle de Buffalo Bill qui aurait tué Yellow Hand. En effet, contrairement à ce que laisse penser le titre français, Buffalo Bill n’a qu’une place secondaire dans cette histoire. Son personnage est plutôt fade, il sert de faire-valoir à Hickok qui est le véritable héros de The Plainsman. Moins connu en France, Hickock était une figure emblématique du Far West, connu sous de multiples noms et surnoms, un as de la gâchette, qui dégainait à la manière d’un Lucky Luke à moins que ce ne soit l’inverse ! Buffalo Bill aura droit à son tour à « son » film, 8 ans plus tard : Buffalo Bill. Et cette fois-ci il sera mis à l’honneur.
Il faut noter aussi la place des indiens. Ils ont la parole et expriment clairement l’injustice des blancs commise à leur égard. Quand Hickock demande à Yellow Hand ce qui a mis les Cheyennes sur le sentier de la guerre, il obtient cette réponse : « White man come, take our land. Kill buffalo, our food. White man promise us food. White man lie ». Et si les hommes blancs mentent, comme il le leur reproche, lui-même tient sa parole en relâchant Hickock, comme il l’avait promis, après avoir obtenu le renseignement qu’il voulait. Nous sommes donc loin d’une présentation diabolisée des indiens. Et ceci, bien avant Broken Arrow (1950), connu pour avoir amorcé un tournant dans le cinéma en faveur des indiens.
The Plainman, un western, sans prétention historique, qui nous offre bon moment en compagnie de figures de légendes américaines, sans oublier pour autant les indiens.