A la base, le film devait s'appelait "A travers les balles", en référence à la faculté du trio d'amis d'enfance à ne pas en prendre une avant les trente dernières minutes, malgré les rafales qui sifflent autour d'eux, un abus de balles pas dans la tête à la limite de l’écœurement, car oui je vais blasphémer sur le soi-disant meilleur film de John Woo.

Le début est d'un kitsch pas formidable, Tony Leung se prend pour James Dean qui aurait croisé John Travolta dans Grease avec du karaoké en fond sonore, ce qui sera surement le passage le plus violent du film pour mes yeux et mes oreilles, surtout que John Woo est le père spirituel de Michael Bay avec ses nombreux ralentis et ses 96 images/secondes.
C'était une critique facile, les combats sont superbement chorégraphiés mais le montage est une catastrophe, ça coupe à tout moment et pire encore, il faudra une bonne trentaine de minutes pour digérer l'introduction qui va à cent à l'heure en laissant de côté les dialogues; le peu était digne d'une novella; et avec le scénario, c'est un gros bordel à tout les niveaux avec leur arrivée au Vietnam ou ils se retrouvent à chaque fois dans un moment surréaliste et surtout violent, le sang coule à flots et le temps s'écoule doucement.
Pourtant, je tiens le choc lors de la première heure mais dès qu'on se retrouve dans Rambo IV qui rencontre Voyage au bout de l'enfer mais sans la tension dramatique, je frôle l'overdose. John Woo étalant ses références avec aussi le cinéma français par le biais d'un poster de Catherine Deneuve, son personnage de Luke qui est présenté comme un français avant qu'ils le rencontrent, qui est un tueur à gage mais aussi un agent de la CIA et parfois il tombe amoureux d'une chanteuse chinoise devenu une prostituée sous cocaïne dans les mains du caïd du coin.
Le trio devient quatuor, mais ce n'est q'une transition, l'or rend fou et l'un d'eux va briser leur amitié, en tombant amoureux de cette or alors que les trois autres sont sous le charme de la chanteuse chinoise, la scission est faite et sera irréversible, la balle dans la tête scellant le début d'une vengeance qui remplace la période guerre avec sa nouvelle indigestion d'hémoglobine et donc d'excès à tout les niveaux.
Cette fresque de 2 heures était à la base de 3 heures, John Woo a du le remonter, ce qui explique ses coupures brusques et son incohérence. Une durée identique à "Voyage au bout de l'enfer", le chef d'oeuvre de Michael Cimino, auquel il se réfère sans jamais atteindre son talent mais impossible de ne pas les comparer avec ses amis d'enfance qui vont changer au travers de leurs nombreuses péripéties, de l'amour et de l'argent qui vont faire tourner leurs têtes.

Mais au final, on a un film d'action pur avec de rares bons moments, bien loin de l'ambition de son réalisateur, sans émotions, celle-ci étant noyé dans les divers excès qui plombent l'histoire, qui frôle parfois le ridicule.
Au moins, ça m'a donné envie de voir "Le syndicat du crime 1, 2 & 3", surtout que le dernier est un vol de Tsui Hark à John Woo, ce qui explique leurs similitudes, les deux devaient à la base réalisé celui-ci ensemble.
easy2fly
5
Écrit par

Créée

le 11 juin 2014

Critique lue 1.5K fois

17 j'aime

Laurent Doe

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

17

D'autres avis sur Une balle dans la tête

Une balle dans la tête
khms
10

BAM BAM BAM

Alors que le film commence tel un (très) mauvais film porno gay, on ne peut décidément pas se douter de ce que John Woo nous réserve. Et pourtant, très vite tout bascule. Des émeutes se déclenchent à...

Par

le 12 mars 2013

53 j'aime

9

Une balle dans la tête
Gothic
8

Leung fait des vagues, Woo tangue mais reste à flot.

Quelle n'a pas été ma surprise hier soir, quand, sur les conseils avisés de Drélium, j'ai enfin visionné ce "Bullet in the Head". Alors oui, certains détails ne trompent pas. Le réalisateur a...

le 16 mars 2013

36 j'aime

6

Une balle dans la tête
Docteur_Jivago
9

Voyage au bout de l'enfer

Alors que trois amis d'enfance commencent à avoir des problèmes avec la mafia, ils se voient forcé de fuir Hong Kong et vont notamment arriver au Viêt Nam, là où la guerre fait vraiment rage... Avec...

le 20 janv. 2016

31 j'aime

2

Du même critique

It Follows
easy2fly
4

Dans l'ombre de John

Ce film me laissait de marbre, puis les récompenses se sont mises à lui tomber dessus, les critiques étaient élogieuses et le genre épouvante, a fini par me convaincre de le placer au sommet des...

le 4 févr. 2015

64 j'aime

7

Baby Driver
easy2fly
5

La playlist estivale d'Edgar Wright à consommer avec modération

Depuis la décevante conclusion de la trilogie Cornetto avec Dernier Pub avant la fin du monde, le réalisateur Edgar Wright a fait connaissance avec la machine à broyer hollywoodienne, en quittant...

le 20 juil. 2017

56 j'aime

10

Babysitting
easy2fly
8

Triple F : Fun, Frais & Fou.

Enfin! Oui, enfin une comédie française drôle et mieux, il n'y a ni Kev Adams, ni Franck Dubosc, ni Max Boublil, ni Dany Boon et autres pseudos comiques qui tuent le cinéma français, car oui il y a...

le 16 avr. 2014

52 j'aime

8