Arrivant de nulle part, un homme arrive dans une petite ville en vue d'une mission : on lui a demandé de tuer une personne. Il est rapidement reconnu comme étant John Gant, un tueur implacable, ce qui met la ville en effroi, se demandant qui va être la victime.
Le film est un fond de catalogue pour Universal, qu'on pouvait voir avec un autre film dans les drive-in, et pourtant, sur ces 76 minutes au cordeau, Jack Arnold livre un western formidable.
Je trouve qu'ici, le réalisateur se sert très bien du manque d'expressions d'Audie Murphy, et son air poupin, pour en faire un homme froid, peu bavard, et qui semble agir comme un robot. D'ailleurs, son personnage restera opaque jusqu'au bout, ainsi que sur ses réelles intentions.
Mais l'attention est autant portée sur son personnage, que sur les autres, habitants de cette petite ville en apparence paisible, mais dont certains cachent de lourds secrets et sont dans la paranoïa totale.
Tous pensent que John Grant est venu pour eux, ce qui va faire éclater des scandales au grand jour, voire pousser un banquier au suicide.
Tout comme les films de Budd Boetticher, les personnages sont relativement bien écrits en peu de temps, y compris le personnage féminin joué par Joan Evans, qui garde son père mourant, incarné par l'acteur français Edgar Stehli.
Il ne fait aucun doute que le film a été une inspiration majeure de Clint Eastwood pour L'homme des hautes plaines, car tout y est ; un homme venu du néant, peu clair sur ses intentions, et dont l'arrivée retourne la ville alors que, vulgairement, il n'a pas bougé le petit doigt. Durant une grande partie de l'histoire, c'est à peine si il observe son environnement.
Pour un réalisateur habitué au fantastique, Une balle signée X est une grande surprise, car outre son histoire écrite au cordeau, il propose une morale assez étonnante pour l'époque, qui ne se termine pas vraiment, en tout cas, il reste plusieurs points de suspension, notamment sur les destins.