Bon d'accord, parler de déception alors que j'ai lancé le film sans attente particulière est un peu exagéré, mais vous pardonnerez, j'en suis sûr le manque de cohérence entre titre, qui se veut attirer, et contenu réelle de la critique.
Je voulais la faire toute courte, affirmant que, de toute façon, du moment qu'on s'éprend d'un juif, ça ne peut que mal tourner, mais j'ai rencontré plus d'une fois des soucis avec le second degré pour me limiter à ça.
C'est un film plat et sans saveur que nous propose la réalisatrice. Faire le choix de ne pas s'attarder sur la différence d'âge entre Jenny et David est un parti pris que je reconnais malin. Cette relation est acceptée, par la jeune fille, ses amies, ses parents. Seules les enseignantes y voient un danger, mais pas une entorse aux bonnes mœurs. Trop s'appesantir sur le déséquilibe de cette relation aurait donné l'impression d'un sous-Lolita, n'apportant que peu de choses à la figure tentatrice de la nymphette, ni à la possible manipulation de l'homme plus mûr. Même si on voit ce déséquilibre tout au long du film, c'est ailleurs que je vois le sujet du film, moins concentré sur la relation que sur les choix de Jenny d'entrer dans celle-ci.
Mais tout est bien trop lisse, de l'interprétation des acteurs à la mise ens cène, l'image n'a que peu d'identité, le français sur-utilisé n'apporte rien sinon une pointe d'énervement due à la répétition. Lone Scherfig s'efforce de montrer que céder à ses pulsions d'adolescente qui désire brûler les étapes de la vie pour arriver très vite au succès ne saurait être un chemin viable. Pourquoi pas, bien que la nécessité de suivre cette "éducation", l'importance accordée au processus de réalisation de soi-même qui semble devoir passer par "l'ennui" ou la souffrance soit un peu trop appuyée et me semble un brin étriquée et simpliste. Mais même en suivant cette route, la réalisatrice n'ose pas aller jusqu'au bout de l'idée, avec un happy end attendu mais bien trop facile, celui de la "seconde chance". La relation de Jenny et de David ne serait alors pas traitée sous le regard d'une forme d'immoralité, de manquement aux moeurs, mais comme un amou de toute façon impossible et qui ne peut mener à rien. Mais si Jenny était restée à Oxford, la réalisatrice semble nous montrer que cette relation aurait été saine, mature et que ce qui fait la différence n'est pas l'âge ni cette relation, mais le choix de Jenny de quitter trop tôt le milieu scolaire et de se fermer les portes que lui offrent celui-ci. Mais la possibilité des portes ouvertes par la relation n'est qu'effleurée, alors qu'elles existent, et que c'est le propre et une des beautés de la jeunesse que d'oser aller vers l'inconnu.
Cette beauté, cette jeunesse qui peut irradier, est totalement absente du film, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Pour un film passable, sans surprise. Pas vraiment mauvais, mais terriblement banal.