Dans le métier depuis son plus jeune âge, Judy Garland se verra contrainte à déserter les studios au tout début des années 50, totalement épuisée. Elle reviendra petit à petit sur le devant de la scène, et aura l'idée de cette nouvelle version du film de 1937. Un classique du cinéma américain était donc en marche.
Doté d'un budget conséquent qui allait être largement dépassé (la faute principalement à l'état de santé de Garland et au perfectionnisme de George Cukor), "Une étoile est née" est un digne représentant de ce qui pouvait sortir de l'usine à rêve la plus connue de la planète, oeuvre aussi fastueuse qu'émouvante, aussi attachante qu'entraînante.
Mise en abîme fascinante du star-system, de ce qu'il offre et ce qu'il vole, de ce qu'il construit et ce qu'il détruit, "Une étoile est née", parfaitement mis en scène par Cukor et offrant de superbes numéros musicaux est surtout une histoire d'amour bouleversante entre deux êtres ne vivant que pour l'art que le destin va rapprocher, entre une inconnue soudainement propulsée au rang de star et la vedette déchue qui la fera connaître.
Si James Mason est une fois de plus incroyable, c'est bien évidemment la revenante Garland qui vampirise la pellicule, portant à elle seule le film sur ses charmantes épaules, jouant sur une multitude d'émotions avec la même justesse.
Amputé par le studio à sa sortie, "Une étoile est née" aura la chance d'être restauré en 1983 par l'archiviste et historien Ronald Haver, puis présenté à guichets fermés au New York Radio City Music Hall en juillet de la même année. Si quelques séquences marquantes sont enfin visibles (la superbe demande en mariage...), d'autres sont malheureusement perdues, ne subsistant d'elles que des photos de plateaux et leurs bandes sonores maladroitement insérées dans la version intégrale