Ce film est un coup de poing (mais point c'est bien aussi), une claque, un électrochoc, pour dire « On arrête ça ! ».
Ce film met enfin des mots sur ce que l'on a préféré définir comme « innommable ».
Parce que « ne pas nommer ces crimes » arrangeait bien la société. Ce que l’on ne nomme pas n’existe pas dans la conscience collective. Empêchant les suites possibles, le silence permettait une impunité totale pour les prédateurs.
Si enfin on parle, si enfin on lève le tabou, si enfin on nomme les viols et l’inceste, ce ne sera plus possible aujourd’hui de détruire des vies pour assouvir des pulsions sexuelles criminelles.
Car oui, c’est un crime de violer et de contraindre sexuellement l’autre à son désir.
Et ce n’est pas un crime de le dire.
Christine Angot choisit ses mots. Ce n’est pas elle la coupable.
L'autrice dévoile l’hypocrisie des personnes qui sont des complices non avouées du crime. Ne serait-ce que par leur déni : « Je ne voulais pas savoir », ces mots qui tranchent comme une lame de guillotine la conscience de la victime.