Je ne suis pas vraiment au point sur ce que je pense du film. D'un côté il y a des "reproches" évidents qui diminuent un peu la portée du propos, jamais la question sociale n'est interrogée, c'est assez dépolitisé comme film : on reste sur la figure du père violeur et la société qui normalise les violences n'est pas remise en cause.
Mais si on reste dans le film, ben c'est pas ça le but, c'est assez étonnant, c'est pas vraiment construit comme film au sens où ya pas de recherche d'un propos qui conduirait à aligner des scènes pour le montrer, c'est juste un témoignage. Et même en tant que témoignage c'est étonnant. Ce qui marque le plus c'est la violence dont fait preuve la femme qu'on suit devant presque tout le monde, elle confronte vraiment les gens qui se sont tu en leur montrant l'intenabilité de leur posture (la belle-mère, sa mère en particulier). C'est d'ailleurs assez fascinant de voir sa belle-mère cafouiller en boucle, elle se rend bien compte qu'elle ne peut pas raisonnablement justifier ce qu'elle à fait, elle s'accorde au fur et à mesure sur ce que lui suggère Angot alors qu'on a bien vu que c'est incohérent.
La violence donc, permet de voir comme rarement un peu de ce que ressens la victime dans cette situation et révèle l'hypocrisie de son entourage. Pourtant, angot est véritablement infecte avec eux, j'ai donc eu un début d'empathie avec la belle mère au début qui se fait agresser "gratuitement" et puis, je ne peux pas ne pas un peu comprendre leur situation, c'est bien plus confortable de rester dans son confort et de ne pas faire face. Pourtant je suis bien forcé de voir que cette violence est légitime et qu'elle n'est rien face à la violence du silence qu'angot à subit. C'est assez terrible de véritablement sentir qu'on aurait probablement fait partie du problème dans une telle situation et d'avoir été saoulé par la violence d'angot plus que part celle de sa belle mère juste car celle là je la vois. J'ai beau le savoir, par son comportement, je n'arrive pas à être totalement du côté d'angot, alors que moi même je pense moi-même avoir déployé des formes de violences verbales similaires par le passé. En bref, angot me dérange dans mon confort car elle ne joue pas la victime éplorée.
Pourtant elle n'est pas comme ça avec tout le monde, quand elle revoit Claude elle est beaucoup plus conciliante qu'avec les autres (même si je n'ai pas trop compris sa justification avec le miroir), il y à l'air d'avoir une certaine tendresse entre eux malgré le divorce (qui est du à son nouveau viol ou pas d'ailleurs ?). Ce n'est pas une haineuse quii déverse sa haine sur tout le monde quoi (même si ça avait été le cas, se serait quand même compréhensible).
C'est seulement quand elisabeth porte plainte et après la séquence avec Ardison et l'autre type détestable que j'ai finis par sentir une sorte d'accablement de la victime. ça je le sais qu'on a tendance à accabler la victime (comme avec jsplus qui qui disait qu'elle affabulait) mais là je l'ai vu, c'est par ça que j'ai finis par avoir de l'empathie avec angot. Je trouve assez terrible qu'il faille ça, que le simple viol incestueux n'ai pas suffit alors que c'est (j'imagine) le pire pour elle. Est-ce que c'est du à une sorte de banalisation du sujet ? je ne pense pas, mon insensibilité naturelle ? peut-être un peu mais je dirai que c'est surtout la réaction de rejet, de pas vouloir voir.
Je comprends que le film puisse être vu comme sorte de vengeance gratuite (comme j'ai pu le lire) et que c'est finalement assez vain car pas très explicite sur son parcours (ça ne documente pas clairement comme elle à vécu le truc) mais ça à le mérite de montrer un autre type de réaction (de la victime et des gens qui l'entoure) et surtout ça m'a mit face à une contradiction interne.