A chaque fois que je vois un film avec Benoit Poelvoorde, je me dis que c'est un acteur qui semble trop génial pour ce qu'il joue, car si il est souvent bon, voire hilarant ou juste, les sujets ne sont pas à la hauteur. Je retire bien sûr ses collaborations avec le duo Delépine/Kervern, mais là, il tente une comédie qui ne se veut sans doute pas drôle.
Poelvoorde joue un homme très riche, retiré du monde après avoir vendu à prix d'or un logiciel informatique qui le met à l'abri du besoin. Il a un chauffeur, joué par François Morel (faut bien manger), qui reste avec lui, mais c'est globalement un homme seul qui s'ennuie. Après avoir vu Virginie Effira à la télévision, sortie d'un procès de vol à l'étalage ainsi que coups et blessures sur le vigile, il va se mettre en tête ... de la louer, elle et ses deux enfants ! A savoir vivre chez elle, qui sera d'ailleurs rémunérée pour sa prestation de fausse copine, et vivre une vie de famille, celle qu'il n'a pas eue.
Sauf que le le milieu dans lequel habite Effira est très différent du sien...
Il faut dire que l'argument de base est d'une minceur infinie, surtout propice à voir ce décalage entre ce qu'on pourrait appeler le riche contre les pauvres. Alors, ça passe par le frigo qui s'ouvre tout seul, la maison très modeste d'Effira, le fait qu'elle ait deux enfants, l'un noir, et l'autre une sorte de singe savant, que Poelvoorde essaie de leur apporter une éducation, une instruction... c'est dire à quel point c'est hilarant.
Je ne vois pas en quoi c'est une comédie car il n'y a vraiment rien de drôle dans tout ça. Mais non : parce que Virginie Effira continue à sortir le soir pour rencontrer d'autres mecs et coucher, c'est pas rigolo en soi, Poelvoorde qui fait ici le minimum syndical en n'en faisant pas des caisses, les deux ados qui parlent avec des mots d'adultes, la famille d'Effira qui tape l'incruste...
Alors, on s'accroche aux deux acteurs principaux, et une Virginie Effira que je trouve toujours très juste, et la dernière partie où intervient Edith Scob, jouant la mère de Poelvoorde, et qui explique sa tête d'enterrement, mais c'est vraiment peu, et le charme que je voyais dans Les émotifs anonymes du même Améris a fondu comme neige au soleil.