Gabriele Muccino revient définitivement à sa terre natale, l’Italie, après une parenthèse hollywoodienne de dix ans moyennement convaincante (« A la recherche du bonheur », « Love Coach », …). Et l’an passé il nous avait offert un superbe trait d’union avec « Summertime », sublime, envoûtante et entêtante chronique estivale adolescente située entre l’Italie et les Etats-Unis. Avec « Une famille italienne », le cinéaste transalpin ne parvient pourtant pas à nous convaincre comme il l’avait fait avec ses premières œuvres comme le beau « Juste un baiser ». Pire, son nouveau film ne parvient jamais à nous emporter et devient même parfois une caricature de son cinéma. Cette œuvre au fort parfum de déjà-vu dans le genre de la réunion de famille ne parvient à nous intéresser que très rarement, la mayonnaise ne prenant jamais vraiment cette fois.
Dans le même genre, les américains nous ont offert des œuvres bien plus passionnantes, drôles et/ou émouvantes comme, par exemple, « Un été à Osage County » ou « Esprit de famille ». Tout n’est cependant pas à jeter ici. En premier lieu, la mise en scène du cinéaste est plutôt réussie. Aérienne, sa caméra voltige avec volupté entre les personnages et tire parti de son beau décor de carte postale. Ensuite, il y a bien quelques scènes de haut vol qui nous arrache sporadiquement à notre torpeur. Et, pour une fois, ce ne sont pas les scènes de repas pourtant souvent les meilleurs moments de ce genre de production. Non, plutôt autour d’une dispute bien orchestrée ou de dialogues plus intimes entre deux personnages où certaines répliques font mouche. On se souviendra du « Les gens bêtes sont dangereux » lancé par un personnage plus en retrait mais perspicace. Mais il y a aussi beaucoup de lieux communs et de phrases toutes faites qui enfoncent des portes ouvertes.
Et, malheureusement, la plupart des personnages sont assez caricaturaux et répondent aux standards du genre quand bien même ils sont bien incarnés par une troupe d’acteurs homogène et motivée. Mais il manque d’un ou deux protagonistes qui arrive en cours de route et dynamite un peu cet ensemble figé dans un genre ultra codifié. Car les intrigues et les liens entre les membres de cette famille se révèlent, au final, bien peu intéressants. Chacun a bien sur droit à la scène où il peut briller, la plupart du temps très attendue. Et il faut avouer que le script n’a jamais rien de bien transcendant ou d’étonnant à nous proposer, surtout que pendant une bonne demi-heure on a du mal à situer qui est qui dans cette famille. Dans « Une famille italienne » il manque aussi beaucoup d’émotion, il y a trop peu d’humour et on n’est jamais vraiment captivés par les problèmes et crises diverses de ces couples réunis. On attend donc gentiment que ce roman-photo un peu trop mielleux se termine. Il n’y a rien de véritablement galvanisant ici et cette famille nous épuise plus qu’elle nous embarque avec elle.
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