Presque vu par hasard, jamais sorti dans les salles obscures en France, « Une famille sur le ring » se révèle être une belle surprise, réussissant à me faire aimer le catch alors que je n'y ai jamais prêté grand intérêt. Ce qui fait en grande partie la différence ici, c'est clairement le contexte social, abordé frontalement, sans misérabilisme mais avec pas mal d'humour et de répliques bien envoyées, à l'image d'une écriture globalement efficace. On est assez surpris de voir l'excellent acteur Stephen Merchant à la tête de ce projet, mais s'il ne fait pas preuve de grande personnalité derrière la caméra, son scénario donne plutôt satisfaction.
Certes, une fois partie de Norwich, le parcours de l'héroïne sera nettement plus classique, avec passages obligés, discours musclés, moments de doutes et réussite finale (éclatante), mais c'est suffisamment bien fait (notamment grâce aux « bimbos » évitant assez joliment la caricature) pour que ça passe. Les scènes sur le ring ne sont finalement pas très nombreuses, mais d'autant plus mises en valeur, avec ce qu'il faut d'intensité (ou de second degré) pour qu'on les apprécie pleinement, notamment lors du final.
Il y a un vrai regard sur le rapport à la famille, là encore pas hyper-original mais touchant, bien aidé en cela par l'excellente interprétation générale, que ce soit la (plus vraiment) révélation Florence Pugh, Jack Lowden ou le savoureux duo Nick Frost - Lena Headey (surtout le premier), les apparitions de Dwayne Johnson étant toujours opportunes
(la vanne sur Vin Diesel est énorme!).
Après, certains n'y verront peut-être (pas forcément à tort) qu'une énième « success story » à l'américaine, si ce n'est que la sauce anglaise vient ici prendre toute son importance (et sa saveur), amenant cette « Famille sur le ring » plus proche de la ceinture que du sol. Un bon moment.