LE CATCH. Les couleurs criardes, le bruit, les acrobaties spectaculaires, les mecs aux pecs plus gros que ton appart, les meufs aux culs de trois mètres cube, et vas-y que je te pousse sous les acclamations du public survolté. T’aimes bien ? Bah pas moi. Je m’en fous. Je me fous des combattants, je me fous de leurs grimaces surjouées, je me fous de l’esthétique, de l’ambiance, je m’en fous. Je ne connais pas les stars du milieu et je m’en fous. Ah mais si attends, t’as l’armoire normande (et pourtant américaine) qui est venu cabotiner avec sa grosse tête toute chauve dans quelques films récents. Attends, il s’appelle comment déjà…
Si tu atterris tôt ou tard devant Fighting with my family, tu pourras difficilement passer à côté, sauf si ton acuité visuelle est basée sur la modestie. Dwayne « The Rock » Johnson produit ce biopic plutôt sympa sur une famille de lutteurs engoncés dans l’Angleterre profonde, dont les enfants rêvent d’atteindre les sommets de l’industrie du catch. On suit plus particulièrement Saraya, dite « Paige », qui devra laisser derrière elle sa chère famille pour accomplir un destin exceptionnel.
Doute, baston, bikinis et hot-dogs gratos sont au rendez-vous pendant deux heures plutôt bien ficelées. Le casting s’en sort bien, en particulier Nick Frost et Lena Headey qui dépotent en parents punks atypiques (zéro objectivité de ma part pour Nick Frost, ce gars est un aimant à sympathie). La réal casse pas trois pattes à un canard catcheur, ne nous épargnant même pas l’évident clipshow de préparation au climax, mais la tension est présente. On peut facilement s’identifier aux personnages simples mais accrocheurs. Tous sauf… Ah mais merde, il s’appelle comment déjà…
Ouais, le côté égo trip saborde un peu le pitch. Sans que le bateau ne coule, hein. Mais les interventions de Dwayne Johnson sont gonflantes. Le gars est vraiment obligé de venir imposer sa bonne grosse pub bien grasse au milieu du film ? Ok, il joue le rôle d’idole qui motive l’héroïne à aller toujours plus haut. Mais on aurait compris sans les deux passages bien lourdingues où il ne parle que de lui, sans les posters bien en évidence dans la chambre de Raya, juste un petit coucou et hop ! Sérieux, il est toujours comme un cheveu sur la soupe. Enfin, cheveu… Vous voyez ce que je veux dire.
Autrement, j’ai failli lâcher ma petite larme à la fin tellement le climax est, certes attendu, mais bien mené. C’est bien la preuve que le personnage de Raya est attachant.
Non franchement, je ne m’attendais à rien (j’ai commencé le film pour m’aider à dormir, à l’origine). Mais c’est sincèrement une bonne surprise, que je crains être un peu oubliable, mais qui reste un bon délire à regarder sans trop se prendre la tête. Et surtout, rappelez-vous bien de ça : si vous devenez chauve et célèbre, restez modestes, merci.
6.5/10